"La nation Corse, je ne sais pas trop ce que cela veut dire." Ces propos, tenus par Manuel Valls mercredi dans une interview au Parisien, ont fait grincer des dents sur l'île de Beauté. Et notamment celles de Gilles Simeoni, fraîchement élu président du conseil exécutif de la collectivité territoriale de Corse. "Je suis partagé entre la désolation et une forme de sourire", a réagi le nationaliste au micro d'Europe 1 mercredi. "Feindre de ne pas savoir que la Corse a été un Etat indépendant au 18e siècle, qu'il y a un peuple corse qui est une réalité objective, c'est tourner le dos à l'évidence. On ne peut pas, sauf à aller dans un mur politique, tourner le dos aux évidences."
Une "injure faite au suffrage universel". Pour Gilles Simeoni, la question de la "nation Corse" est un sujet dont la classe politique doit s'emparer. "Nous avons été élus pour engager un dialogue sur ce point avec le gouvernement et l'Etat. Refuser de dialoguer avec nous, c'est une injure faite au suffrage universel."
.@Gilles_Simeoni : les propos de #Valls sur la #Corse, une "injure" #E1Midihttps://t.co/zqX2hSGJqLhttps://t.co/BBs7P6cjIC
— Europe 1 (@Europe1) 30 Décembre 2015
Un contexte tendu. Ces passes d'armes s'inscrivent dans un contexte particulier de vives tensions, alors que des dérapages racistes ont été observés lors de manifestations en Corse après les fêtes de Noël. Gilles Simeoni avait affirmé lundi sur Europe 1 que cela n'avait aucun lien avec l'arrivée des nationalistes au pouvoir. "Le nationalisme peut faire peur mais il faut savoir que le nationalisme corse est aux antipodes de tous les phénomènes de racisme, de xénophobie et d'exclusion", avait-il alors déclaré.