Le président de l'Exécutif de Corse, Gilles Simeoni, a interpellé en fin de semaine le Premier ministre, Manuel Valls, qui sera en Corse lundi, sur la question des prisonniers "politiques" corses qui se voient, selon lui, infliger un "régime particulier en détention".
"Ces détenus corses se voit appliquer des mesures exorbitantes du droit commun". "Je sais que vous considérez que cette catégorie n'existe pas en droit français", écrit le responsable nationaliste dans un courrier du 29 juin adressé au Premier ministre, affirmant que ces détenus corses "se voit appliquer, en droit pénal et pénitentiaire, des mesures exorbitantes du droit commun : non application des règles de rapprochement, appel systématique du Parquet en matière d'application des peines, régime particulier en détention". "La construction de la nouvelle donne entre la Corse et l'Etat passe aussi (...) par le traitement politique du sort des personnes condamnées, poursuivies, ou recherchées pour des faits liés au dit conflit politique."
Un appel à manifester lundi matin. Il évoque ainsi une délibération favorable à une loi d'amnistie, adoptée à une large majorité par l'Assemblée de Corse en mai 2015. Une amnistie depuis appuyée par une pétition dont plus de 150 communes insulaires sont déjà signataires. "Les gestes que vous pourriez faire en ce sens sont attendus et espérés par une très grande majorité de Corses", conclut le président de l'exécutif de Corse.
L'Associu Sulidarità, association de soutien aux prisonniers politiques, et la section corse de la Ligue des droits de l'Homme ont lancé un appel à manifester lundi matin, en faveur d'une telle loi d'amnistie, à proximité de la préfecture de Corse à Ajaccio, au moment même où la délégation ministérielle y sera en réunion.