Le coût du déplacement mercredi dernier d'Édouard Philippe dans les Hautes-Alpes, épinglé par Le Canard enchaîné, provoque une "polémique inutile", considère le député LREM Joël Giraud, rapporteur général du Budget.
L'hebdomadaire relate qu'en raison de la panne d'un des deux avions type Casa prévus pour l'aller, deux hélicoptères Super Puma avaient été employés pour ce déplacement du Premier ministre. Pour le retour, les Super Puma ont d'abord reconduit Édouard Philippe et ses équipes de Gap à Grenoble, où l'attendait le Casa, en raison des conditions météorologiques.
Puis, les hélicoptères ont reconduit la presse à Paris. Facture totale: 150.000 euros d'après Le Canard enchaîné, 80.000 euros selon Matignon. Ces 80.000 euros couvrent les transports du Premier ministre, d'élus, de chefs entreprises et de la presse, a-t-on précisé de même source.
L'appareil "n'était ni un avion de luxe, ni un déplacement confortable". "Que peut-on reprocher au Premier ministre? Est-ce d'avoir choisi, par respect des territoires, de se déplacer pour annoncer les mesures prises à l'issue des assises de l'eau sur le ressort de l'agence de l'eau Rhône-Méditerranée Corse" ou "de choisir une commune rurale des Hautes-Alpes (...) plutôt que la cour de l'Hôtel Matignon pour faire ces annonces?", interroge dans un communiqué Joël Giraud, lui-même élu des Hautes-Alpes et qui accompagnait le chef du gouvernement.
"Quant au coût du déplacement, les aéroports ouverts aux avions de ligne sont loin des Hautes-Alpes et il n'y a pas de TGV! Faut-il pour autant que le Premier ministre ne se déplace que dans des grandes villes accessibles ? Il y a donc un coût", défend aussi le rapporteur général du budget.
Et l'appareil militaire Casa "n'était ni un avion de luxe, ni un déplacement confortable", ajoute Joël Giraud.
Une première polémique en décembre. Le recours à un vol privé Tokyo-Paris en décembre par Édouard Philippe pour le ramener plus vite de Nouvelle-Calédonie avait déjà fait polémique. Le Premier ministre avait alors "assumé" la décision de recourir à un avion loué par Matignon à une société privée pour 350.000 euros, pour ramener du 5 au 6 décembre plusieurs ministres et une soixantaine de personnes en métropole, au lieu d'utiliser l'appareil de l'armée.