Depuis trois semaines, les Parisiens déconfinés redécouvrent leur ville. Mais c'est seulement le 2 juin qu'ils pourront accéder à nouveau aux parcs et jardins parisiens. Pour la maire socialiste Anne Hidalgo, interviewée par Frédéric Taddeï dimanche dans les rues de la capitale, l'ouverture des parcs et jardins est une étape nécessaire dans le déconfinement de la ville.
Selon Anne Hidalgo, pendant le confinement, la vie à Paris était difficilement supportable pour ses habitants. "Je me suis battue", souligne-t-elle. Car quand les parcs et jardins sont fermés, "on perd 8% de la surface de Paris", affirme l'édile. "Comme on est dans une ville extrêmement dense - on a quand même 20.000 habitants par kilomètre carré - si on retire ces 8%, ça devient étouffant et très difficile à vivre", poursuit-elle.
Trouver des "mesures qui soient justes"
Au bout de deux mois et demi de confinement, il fallait donc trouver des solutions, tout en préservant la santé des Parisiens. "L'idée que le confinement soit sévère était une évidence pour moi mais à partir du moment où on est entrés dans le déconfinement, il fallait des mesures qui soient justes", assure Anne Hidalgo, qui prend pour exemple l'ouverture des espaces verts. "Ouvrir les parcs et jardins avec le port du masque et un certain nombre de principes de gestes barrières était beaucoup moins risqué que de laisser les gens s'entasser sur des lieux où ils n'avaient pas de place et étaient les uns sur les autres", pointe-elle.
L'ESSENTIEL CORONAVIRUS
> Vaccin, immunité, transmission : quatre questions toujours d'actualité sur le coronavirus
> Pourquoi l’hydroxychloroquine est-elle rejetée par les autorités sanitaires ?
> Coronavirus : les 5 erreurs à ne pas commettre avec votre masque
> Comment fonctionne StopCovid ? Nous avons testé l'application de traçage en avant-première
> Corrections statistiques, moyennes arrondies... les mesures exceptionnelles du bac 2020
> Pourquoi les infirmières françaises sont-elles parmi les plus mal payées d'Europe ?
Mais Anne Hidalgo a dû faire face au gouvernement qui a refusé, au début du déconfinement, de rouvrir les parcs et jardins. "Je regrette que l'on n'ait pas pu à l'époque travailler plus intelligemment avec l'État pour permettre de desserrer tous ces lieux comme le Canal Saint-Martin", note la maire de Paris.
Paris déserte, Paris angoissante
Si elle admet avoir trouvé les Parisiens "très raisonnables" pendant le confinement, elle a plutôt été marquée par l'image de Paris. "C'était très dur, très triste et très angoissant parce qu'on se dit que la ville se met à l'arrêt", affirme-t-elle, en se rappelant "ce sentiment que toute vie a disparu parce qu'il n'y a plus personne" dans les rues. Ce confinement était d'autant plus étrange pour Paris qu'il "coïncidait encore avec l'hiver", indique Anne Hidalgo.
>> LIRE AUSSI - Coronavirus : la fuite des Parisiens "égoïstes" inquiète les habitants des campagnes
La maire s'est toutefois réjouit de voir l'arrivée des beaux jours. "Petit à petit, quand le printemps a commencé à arriver, on se dirigeait aussi vers le déconfinement, qui coïncidait avec les feuilles des arbres qui commençaient à apparaître et peut-être avec un peu de lueur et d'espoir", se souvient Anne Hidalgo.