Les manifestations de samedi contre le pass sanitaire ont rassemblé plus de personnes que le précédent week-end en France. Invité mardi sur Europe 1, le philosophe Michel Onfray a expliqué cette situation par le manque de "ligne claire" dans la politique du président de la République, Emmanuel Macron, contre le Covid-19. "A un moment donné, les gens ne croient plus Emmanuel Macron et les complotistes sont très heureux de pouvoir dire 'comment pourrait-on croire quelqu'un qui nous balade depuis des mois ?'", a affirmé l'auteur du livre "L'Art d'être français" paru en mai dernier.
"Un mécontentement qui se manifeste dès que c'est possible"
"Il n'y a pas de ligne claire chez Emmanuel Macron. Son 'en même temps' c'est qu'à une époque il disait 'pas de masque' et après 'masque obligatoire', 'pas de pass vaccinal' puis 'pass vaccinal'", a argumenté Michel Onfray. "A une époque, le vaccin AstraZeneca était formidable, puis un jour on nous a dit 'ah non, pas du tout, il ne faut plus le prendre'. Puis le lendemain on nous a dit 'si, si, vous pouvez le prendre à nouveau'", a-t-il encore ajouté.
Dès lors, pour le philosophe, "il y a une espèce de mécontentement à l'endroit d'Emmanuel Macron" qui "cristallise" les colères. Michel Onfray cite par exemple les gilets jaunes, remplacés ou accompagnés désormais par les "antivax" et autres sceptiques vis-à-vis du pass sanitaire. Autre exemple donné par le philosophe : le "nombre considérable de gens qui se sont abstenus lors des dernières élections". "Il y a un mécontentement qui se manifeste dès que c'est possible", insiste-t-il.
"On ne crée pas une république avec un claquement de doigts"
Et le devoir vaccinal défendu par le président ne rassemble pas suffisamment la société, toujours selon Michel Onfray. "On ne crée pas une république avec un claquement de doigts", a-t-il estimé. "On recrée une république (...) parce qu'on est un chef qui sait cheffer, c'est-à-dire lorsqu'on est respectable et respecté." Or pour Michel Onfray, ce n'est pas le cas "quand on fait des choses comme se faire photographier avec un doigt d'honneur aux Antilles ou se faire filmer avec des youtubeurs qui font des galipettes à l'Elysée". "À un moment donné, vous n'êtes (ensuite) plus crédible quand vous donnez des ordres", a-t-il conclu.