L'opposition est aussi divisée que l'exécutif. Si deux lignes s'affrontent au plus haut sommet de l'État, entre le président de la République d'une part, et le Premier ministre Jean Castex ainsi que le ministre de la Santé Olivier Véran de l'autre, la division essaime jusqu'à l'Assemblée nationale. Le pic de la deuxième vague dépassé en réanimation, le choix de ne pas annoncer de nouvelles restrictions est de plus en plus contesté au sein des oppositions de tous bords. Elles demandent à aller plus loin, notamment en ce qui concerne les écoles.
"Pas d'autres solutions" que de nouvelles mesures, selon la gauche
Dans le sillage des directeurs d'établissement qui critiquent le credo du ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, de laisser les écoles ouvertes coûte que coûte, le député de la France Insoumise Éric Coquerel reproche à l'exécutif de n'avoir rien fait. "La situation sanitaire, comme prévu depuis le mois de janvier, est dramatique. Il n'y a qu'Emmanuel Macron qui ne l'a pas vu", tacle-t-il au micro d'Europe 1. "Soit il dédouble toutes les classes dans les jours à venir, soit il ferme les établissements dans les endroits où la contagion est la plus forte. Il n'y a malheureusement pas d'autres solutions."
L'élu Insoumis de la Seine Saint-Denis, où Jean-Christophe Lagarde (UDI) a également appelé à fermer les écoles, déplore qu'aucune des propositions formulées par son groupe parlementaire n'aient été entendues et retenues par l'exécutif. Idem de la part du député socialiste et vice-président de l'Assemblée nationale David Habib, qui a fustigé devant ses pairs une prise de décision solitaire d'Emmanuel Macron. "Il vous faut entendre les médecins, les enseignants, les élus, le Parlement", a-t-il lancé à la tribune de l'hémicycle. "Un homme seul ne peut pas décider pour 67 millions d'habitants."
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Des soutiens à droite
Mais le chef de l'État trouve également des soutiens chez les parlementaires, à l'instar du chef de file des députés LR, Damien Abad. "Je suis contre l'idée du confinement préventif", affirme-t-il "très clairement" au micro d'Europe 1. "Je pense que le président est dans le vrai pour une raison très simple : le confinement préventif est socialement inacceptable. Je suis de ceux qui pensent qu'il faut maintenir le confinement territorialisée et maintenir les écoles ouvertes."
Reste que Damien Abad plaide tout de même pour avancer les vacances de Pâques et prévient que la stratégie présidentielle doit avoir pour limite le tri des patients à l'hôpital. Une ligne rouge déjà fixée quelques heures auparavant par Bruno Le Maire. Au micro de la radio RCJ mardi, le ministre de l'Économie et des Finances avait en effet affirmé : "Nous ne voulons certainement pas arriver à un point où les personnels hospitaliers seraient obligés de faire le tri dans les malades".
Un nouveau Conseil de défense prévu mercredi devrait mettre fin aux divisions de l'opposition, puisque le président pourrait prendre acte de la situation sanitaire du pays et décider de nouvelles mesures dans les prochains jours.