Les maires de Provence ont décidé d’entrer en résistance. C’est une initiative unique en France : dans les Bouches-du-Rhône, un label "maire de Provence" sera l’étiquette politique d’une soixantaine d'élus municipaux lors des prochaines élections municipales de 2020. Cette étiquette est celle d'un mouvement ni de droite, ni de gauche, selon eux. Mais plutôt celle d’une troisième voie. Avec un objectif : inciter les électeurs à se rendre aux urnes.
"Macron et le Front national (sic), ce n’est pas la réalité dans nos communes. On ne parle jamais des villages, ça ne peut pas continuer comme ça", critique au micro d’Europe 1 Georges Cristiani, maire de Mimet, une commune de 500 habitants. Comme les autres, il se bat contre la baisse des dotations de l’Etat, avec un budget amputé de 40% pour sa commune.
Invité à s’exprimer sur l’initiative au micro de Matthieu Belliard, jeudi, Jean-Claude Féraud, maire de la commune de Trets, dans les Bouches-du-Rhône, était sur la même longueur d’onde : "Le problème d’une élection municipale n’est pas la politique gauche-droite. Ce discours est totalement dépassé. Ce qu’attendent nos concitoyens, ce sont de maires qui gèrent la proximité et peuvent répondre à leurs questions."
La crainte de l'abstention
La crainte d’une abstention grandissante a aussi poussé ces maires à agir. "A partir du moment où nous perdons beaucoup de pouvoir et où on nous enlève nos ressources financières, comme la taxe d’habitation par exemple, on a peur que les électeurs se détournent des élections. La force des maires, c’est d’être élus avec 75% des votants en général", estime Jean-Claude Féraud.
Dans les villages, l’initiative des maires semble être bien accueillie. "Ils s’unissent et ça sert à quelque chose. Ils ont des revendications à faire", apprécie une citoyenne provençale au micro d’Europe 1. Lors de la campagne en amont des élections municipales, le logo "maire de Provence" et le sigle M.D.P apparaîtront sur les affiches. Avec un symbole, le chêne.