Tu quoque mi nepti. Toi aussi ma nièce. La démission de Marion Maréchal-Le Pen a tout d’un coup de poignard meurtrier porté à sa tante Marine Le Pen. Une vengeance exécutée au moment où Marine Le Pen tente de se relever d’une cuisante défaite à la présidentielle ; une démission pour solde de tout compte contre une présidente du FN qui n’a cessé de l’humilier depuis son élection à l’Assemblée nationale.
Humiliations en série. Marine Le Pen a échoué en 2012 à se faire élire à Hénin-Beaumont, Marion Maréchal Le Pen s’est fait élire dès la première tentative. Marine Le Pen a été largement battue aux régionales dans le Nord, Marion Maréchal-Le Pen a perdu avec un meilleur score dans le sud. Marine Le Pen a perdu la présidentielle nettement, largement, en choisissant la ligne anti-Euro de Florian Philippot contre la ligne libérale et tradi de Marion Maréchal-Le Pen. Marine Le Pen a juré qu’elle présidente, sa nièce ne serait pas ministre. Marion Maréchal-Le Pen n’est pas masochiste, elle ne tire aucun plaisir à se faire humilier. Elle s’en va. Elle se venge.
Une figure de proue d'un certain FN. Marion Maréchal-Le Pen se retire, mais ne renonce pas au combat. Sa démission ce n’est que le premier acte de sa vengeance. Elle est une figure de proue, l’emblème du FN dans le Sud-Est, le bastion historique où tout a commencé. Elle incarne l’héritage de Jean-Marie Le Pen, cette droite anti-immigration, libérale sur le plan économique, conservatrice et tradi sur le plan moral, à laquelle Marine Le Pen parle si peu. Le Sud-Est, terre de conquête était la région de France où le FN espérait le plus de circonscriptions gagnables.
Le défi des législatives. Le départ de Marion Maréchal-Le Pen à un mois des législatives diminue fortement les chances de victoire. Or, Marine le Pen s’est fixé un objectif : devenir la principale force d’opposition au président Emmanuel Macron. 'Je vous ai déçu à la présidentielle ? Je me rattraperai aux législatives'. Elle a elle-même mis sa crédibilité en jeu, et cette crédibilité sera indexée sur le nombre de députés FN élus : ils doivent représenter la deuxième force à l’Assemblée nationale. Marion Maréchal-Le Pen, à sa façon, lui souhaite bonne chance !