Crise aux urgences : "J'ai pris le problème à la racine", défend Agnès Buzyn

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Invitée du Grand rendez-vous, dimanche sur Europe 1, la ministre de la Santé assure que sa réforme structurelle de l'accès aux soins répondra, à long terme, à l'actuelle crise des services d'urgence. 

La crise des urgences, Agnès Buzyn assure l'avoir "vue arriver". Invitée du Grand rendez-vous, dimanche sur Europe 1, la ministre de la Santé a vu dans le mouvement de contestation qui dure depuis trois mois "le symptôme d'un système de santé totalement dysfonctionnel, qui ne répond plus aux besoins de la population", assurant que sa réforme d'accès aux soins apporterait des solutions. 

"Une organisation nouvelle" dans les villes

"J'ai pris le problème à la racine, j'ai voulu apporter des réponses structurelles", explique Agnès Buzyn. "Dans la négociation qui a eu lieu entre les syndicats de médecins et l'assurance maladie, nous avons 'topé' sur une organisation nouvelle, qui permettra aux citoyens d'accéder aux soins rapidement", assure-t-elle. Comment ? Grâce à un "engagement aux plages horaires diurnes, entre 8 heures et 20 heures" dans les villes, assuré par une "communauté médicale" de médecins, d'infirmiers ou encore de pharmaciens sur chaque territoire et financé à hauteur de "100.000 à 300.000 euros". 

"Les urgences sont très chargées en fin d'après-midi, car les gens n'arrivent pas à trouver un médecin dans la journée", justifie la ministre, expliquant que le nouveau système, non contraignant, pourra "se mettre en place dès cet été, progressivement, sur tous les territoires." Et d'ajouter : "Il faut que tout le monde se serre les coudes pour permettre à tous les Français d'accéder aux soins sans inquiétude, notamment en période estivale." 

Les soignants face à des citoyens "souvent très agressifs"

À court terme, Agnès Buzyn revient également sur l'aide de 70 millions débloquée par le gouvernement pour répondre à la grogne des urgentistes, comportant notamment une prime de risque. "Ce qui compte aujourd'hui, c'est que la réforme se mette en oeuvre. (...) Mais au-delà, il y avait une demande d'aide", explique-t-elle, soulignant notamment que les soignants "sont face à des citoyens très souvent agressifs". 

Revenant sur l'arrêt groupé d'une équipe de soignants de l'hôpital Lariboisière, qu'elle avait qualifié de "dévoiement", la ministre explique par ailleurs être "sensible" au fait que les professionnels de la Santé "expriment" leur mal-être. "Ce qui m'a choqué c'est que tout un service en entier se mette en arrêt le même soir et expose les patients à une non-continuité des soins. Ça, je ne peux pas l'accepter".