Le tribunal judiciaire de Paris, saisi par Eric Ciotti, a invalidé, ce vendredi 14 juin, son exclusion de la présidence des Républicains. Le tribunal, statuant en référé (procédure d'urgence), "ordonne la suspension des effets des deux décisions d'exclusion définitive prononcées à l'encontre d'Eric Ciotti les 12 et 14 juin", a indiqué le tribunal en précisant que cette suspension ne valait que "jusqu'au prononcé d'une décision au fond définitive". Son exclusion est donc suspendue sans que cela présage du fond du litige.
Candidature commune RN-Républicains "dans 70 circonscriptions"
La juridiction de fond doit être saisie "dans les huit jours" par "la partie la plus diligente", a indiqué le tribunal, faute de quoi "la mesure de suspension ordonnée sera caduque". Le tribunal a refusé par ailleurs de se prononcer sur la demande d'interdiction d'utilisation des logos et marques appartenant à l'association Les Républicains d'Eric Ciotti. Exclu, mercredi puis ce vendredi, de la présidence de LR par le bureau politique de ce mouvement, après son annonce d'alliance avec le Rassemblement national, il avait saisi la justice en référé pour contester cette mesure. La décision du tribunal intervient alors que les candidatures aux législatives des 30 juin et 7 juillet doivent être déposées d’ici à dimanche en préfecture.
LR poursuit les investitures de ses candidats aux législatives des 30 juin et 7 juillet. Dans un communiqué diffusé jeudi soir, le parti a assuré avoir déjà désigné plus de 200 candidats, dont les 59 députés sortants qui n'ont pas suivi leur président. De son côté, le président du RN, Jordan Bardella, a annoncé vendredi qu'"il y aura un candidat commun" RN-Républicains "dans 70 circonscriptions" lors du premier tour le 30 juin. Certaines circonscriptions pourraient connaître deux candidatures LR, l'une soutenue par le Rassemblement national, l'autre revendiquant son indépendance.
L'enjeu politique est déterminant et l'enjeu financier également, car les législatives constituent le plus gros apport en dotations publiques pour les partis. Le bras de fer entre Eric Ciotti et le reste des cadres devrait donc aussi se jouer sur ce terrain-là.