"Monsieur Macron, vous êtes le seul à avoir les clés de la sortie de cette crise économique très grave." Lundi soir, invitée au 20 Heures de TF1, Marine Le Pen s'est directement adressée au chef de l'État, l'appelant à renoncer à sa politique fiscale. Plus tôt dans l'après-midi, la présidente du Rassemblement national avait été reçue à Matignon, afin de soumettre au Premier ministre Édouard Philippe des propositions pour sortir du mouvement social qui agite le pays depuis trois semaines. Et Marine Le Pen estime que la réponse à apporter dépasse le cadre de la fiscalité.
Soutien "de la première heure" des "gilets jaunes". "Les Français ont le droit de vivre sereinement leur fin d'année", a lancé la députée à l'adresse d'Emmanuel Macron. "Je vous demande solennellement de renoncer à la politique fiscale que les Français ne veulent plus", a-t-elle poursuivi. Interrogée sur son soutien aux "gilets jaunes", la présidente du RN a justifié avoir été présente "dès la première heure, dès le premier jour". "J'ai été un soutien indéfectible", a-t-elle insisté. Lors de son arrivée à Matignon lundi après-midi, les caméras ont d'ailleurs filmé un gilet jaune posé sur le tableau de bord de sa voiture…
« Monsieur le Président, je vous demande solennellement de renoncer à votre politique fiscale dont les Français ne veulent plus ! » @TF1#MLPTF1pic.twitter.com/RUhdoW5FuZ
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 3 décembre 2018
"Peut-être ai-je eu raison trop tôt". "Ça fait longtemps que je dis que la crise couve en France", a affirmé Marine Le Pen, soulignant que les sentiments de "déclassement", de "dépossession" des Français allaient nécessairement s'exprimer un jour ou un autre. "Comme ils ne peuvent pas s'exprimer via une Assemblée qui les représentent, ils s'expriment dans la rue", a expliqué l'élue du Pas-de-Calais, qui considère avoir "peut-être eu raison trop tôt", en évoquant son analyse de la France.
"J'ai dit qu'il fallait à tout prix augmenter les petits salaires, financés à la contribution sociale à l'importation", explique Marine Le Pen. "Je maintiens qu'il manque 200 euros : aujourd'hui, les Français n'arrivent plus à boucler les fins de mois."