La présidente du Rassemblement national (RN, ex-FN) Marine Le Pen revendique samedi, en pleine crise politique en Europe liée aux migrations, une "grande victoire idéologique qui se transformera tôt ou tard en victoire politique", à l'image de celles remportées par ses alliés d'autres pays.
"Je ne me sens pas en échec". Malgré son échec à la présidentielle de 2017 et le repli du parti dans les sondages, "je ne me sens pas en situation d'échec, bien au contraire", affirme Marine Le Pen dans un entretien au Figaro de samedi. Certes éloignée du pouvoir, à la différence de ses alliés italiens ou autrichiens, elle souligne que "notre mode de scrutin n'est pas le même que le leur". "J'ai fait 35% au second tour de l'élection présidentielle. La Ligue a fait 17% aux dernières élections législatives, et ils gouvernent. Nos amis autrichiens sont également au pouvoir, après avoir recueilli 26% des suffrages en 2017. (...) Cela met un peu plus de temps en France car le système institutionnel y est totalement verrouillé. Mais cette victoire arrivera. Je n'ai aucune inquiétude à ce sujet".
"Les libérateurs de l'Europe". "Ce qui importe aujourd'hui, ce sont les élections européennes où nous pouvons libérer l'Europe de l'Union européenne. Les libérateurs de l'Europe, c'est nous : c'est Salvini, c'est Strache, c'est Marine Le Pen. Nous allons assister à une révolution démocratique, les temps que nous vivons sont des temps historiques. C'est enthousiasmant", ajoute-t-elle. Interrogée sur le refus du président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan de faire liste commune, Marine Le Pen estime que, quelle que soit sa décision finale, ils se "retrouveront au Parlement européen (...) puisque nous sommes tous les deux sur la même ligne politique". En tout état de cause le RN fera "une liste de rassemblement", avec "une ligne politique claire (...) quelle que soit la personnalité choisie" pour la conduire, assure-t-elle.