La tension est montée d'un cran jeudi dans la primaire de la droite avec l'avertissement de Nicolas Sarkozy aux alliés centristes d'Alain Juppé, François Bayrou et Jean-Christophe Lagarde, sommés de soutenir le vainqueur même en cas de défaite du maire de Bordeaux.
L'appel à "la loyauté" de Sarkozy. Depuis la Corse, où il est en campagne, Nicolas Sarkozy n'a pas mâché ses mots. "Je n'aime pas les gens qui participent à une compétition et qui en contestent les règles", a-t-il lancé jeudi matin sur Europe 1, à un mois jour pour jour du premier tour. "Je dis simplement à M. Bayrou et à M. Lagarde que si on soutient un candidat à la primaire, on s'engage à respecter la règle de la primaire. Et si jamais ce n'était pas le candidat qu'ils soutenaient qui gagnait, eh bien ils devraient respecter la règle de la primaire. C'est ça, la loyauté", a asséné l'ancien président.
Des alliances dans le passé. Mais pour le président de l'UDI, l'avertissement de Nicolas Sarkozy est le signe d'une "campagne en perdition". En toile de fond, des discussions agitent les états-majors autour des législatives. Alain Juppé a récemment prévenu qu'il "rediscuterait des investitures" s'il gagnait la primaire, pour accorder une plus grande place aux centristes. Ce qui a fait bondir les sarkozystes qui oublient pourtant que LR avait fait alliance non seulement avec l'UDI mais souvent aussi avec le MoDem aux régionales.
Quel poids pour le centre lors de la présidentielle ? L'émergence parallèle d'Emmanuel Macron et son potentiel au sein de l'électorat centriste a également poussé les différentes chapelles du centre à se positionner. Mais Alain Juppé à l'Elysée, "c'est le retour de la mainmise de François Bayrou sur le centre. M. Lagarde devrait y réfléchir", a averti le député UDI Maurice Leroy qui soutient, lui, Nicolas Sarkozy. Difficile de mesurer à l'avance le poids réel des centristes, voire de la gauche, dans cette consultation électorale unique. "Le centre ne s'est jamais mobilisé", dit-on dans le camp Sarkozy. Quant à la mobilisation d'électeurs de gauche en faveur de M. Juppé, on n'y croit "pas une seconde". Mais "ça sert pour mobiliser la droite".