C'est une visite historique, la première d'un président français depuis l'indépendance de Cuba en 1898, mais aussi la première d'un chef d'Etat occidental depuis l'annonce du dégel entre Washington et La Havane. François Hollande a entamé lundi sa visite d'une journée à Cuba en rappelant la position de la France contre l'embargo américain, qui selon lui "a tant nui" au développement de l'île communiste.
Un contexte "encore incertain". "Je viens dans un contexte particulièrement important mais encore incertain", a déclaré François Hollande dans un discours à l'Université de La Havane. La France fera son possible pour contribuer à ce que "l'ouverture puisse être confirmée, que les mesures qui ont tant nui au développement de Cuba puissent être enfin annulées, supprimées", a-t-il ajouté.
"Vous savez quelle a toujours été la position de la France pour lever l'embargo qui entrave le développement de Cuba", a poursuivi le président français. Chaque année depuis 1991, Paris vote en faveur de la résolution demandant la levée de cet embargo à l'Assemblée générale de l'ONU.
Depuis l'annonce du dégel avec Cuba fin 2014, le président démocrate Barack Obama a demandé au Congrès, contrôlé par les républicains, de travailler à la levée de l'embargo car lui seul a la prérogative institutionnelle de le faire. Barack Obama a également pris une série de mesures assouplissant l'embargo dans la limite de ses pouvoirs, mais elles ont été jugées insuffisantes par la Havane.
Le président français doit rencontrer lundi soir son homologue Raul Castro, qui a succédé à son frère Fidel dès 2006. La présidence cubaine donnera également un dîner officiel dans la soirée. L'Elysée a par ailleurs dit sa "disponibilité" pour un entretien avec le père de la révolution cubaine, mais celui-ci n'a pas été confirmé par La Havane.