Les Français de l'étranger voteront de façon traditionnelle pour les élections législatives de juin 2017 et non par vote électronique, par précaution contre d'éventuelles cyberattaques, a annoncé lundi le ministère des Affaires étrangères. Dans un communiqué, le Quai d'Orsay indique que "cette décision a été prise sur la base des recommandations des experts de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes informatiques et en tenant compte du niveau de menace extrêmement élevé de cyberattaques qui pourrait affecter le déroulement du vote électronique".
"Ne prendre aucun risque". "En raison de ce contexte, il a été jugé préférable de ne prendre aucun risque de nature à compromettre le scrutin législatif pour les Français de l'étranger", ajoute le texte. Le vote électronique des Français de l'étranger aux législatives avait été possible pour la première fois en 2012 et s'était déroulé sans incident. "Mais depuis il y a eu les soupçons sur l'élection américaine, la décision des Pays-Bas de renoncer au vote électronique pour les élections législatives du mois de mars : il s'agit d'un contexte très précis", a précisé lundi Matthias Fekl, secrétaire d'État chargé du Commerce extérieur, de la promotion du tourisme et des Français de l'étranger.
Sur Twitter, l'ex-secrétaire d'État chargée du Numérique Axelle Lemaire a qualifié lundi cette décision de "déni démocratique" :
Si c'est confirmé, c'est plus qu'un fiasco : un déni démocratique #gravehttps://t.co/DqLUeX5JWc
— Axelle Lemaire (@axellelemaire) 6 mars 2017
Faciliter les votes par procuration et par correspondance. "Qui aurait pu comprendre qu'en juin prochain, à l'issue de l'élection présidentielle, on laisse s'organiser des élections législatives qui ne soient pas cent pour cent fiables et incontestables ?", a-t-il ajouté. Le vote électronique n'a jamais été possible pour les Français de l'étranger pour l'élection présidentielle, déjà pour se prémunir de tout risque de piratage, a rappelé Matthias Fekl. Cette décision a été annoncée lundi par le secrétaire d'État à l'Assemblée des Français de l'étranger. Afin de faciliter le vote des électeurs français vivant à l'étranger, les votes par correspondance et par procuration vont être encouragés et facilités. Ainsi, la date limite de recueil des demandes de vote par correspondance a été repoussée au 31 mars, au lieu du 1er mars, et il y aura autant de sites de vote pour les législatives que pour la présidentielle.