Alors que Washington et Moscou continuent de se renvoyer la balle dans l’affaire des interférences russes au cours de la présidentielle américaine, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian évoque dans le Journal du dimanche, les risques d’une cyberattaque sur le territoire français.
En 2016, 24.000 attaques bloquées. Selon le ministre de la Défense, la France n’est pas à l’abri d’attaques similaires à celles qu’ont pu connaître les États-Unis. "Il ne faut pas être naïf", explique Jean-Yves Le Drian qui confie que depuis trois ans, "la menace cybernétique est devenue majeure".
Ainsi, les "agressions informatiques" visant le ministère de la Défense doublent chaque année et en 2016, pas moins de 24.000 attaques externes ont pu être bloquées par les dispositifs de sécurité. Le ministre liste également des tentatives de harcèlement, de repérage ou d’espionnage, et "même des tentatives de perturbation de nos drones". "Aucune attaque sur le ministère de la Défense n’est parvenue à ses fins".
"Il nous faut des personnels extrêmement qualifiés". Considérant que le combat numérique est devenu une arme à part entière, Jean-Yves Le Drian indique qu’il doit bientôt être intégré au dispositif doctrinal militaire. Le champ de bataille se déplaçant sur le terrain virtuel, les effectifs liés à la cyber devraient être portés à 2.600 "combattants numériques", d’ici à 2019, placés sous l’autorité d’un commandement cyber. "Il nous faut des personnels extrêmement qualifiés, et en quantité".
"La France, première force cyber européenne". Pour faire de la cyber une véritable arme, le ministre de la Défense signale que le budget qui lui est alloué sur la loi de programmation militaire avoisine les deux milliards d’euros sur six ans. "C’est considérable", commente Jean-Yves Le Drian qui précise cet investissement fait de la France, "la première force cyber européenne aux côtés des Britanniques".