Qui pour lui succéder ? En démissionnant de l’Assemblée nationale après son élection à la tête de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Xavier Bertrand laisse vacant son poste de député de la 2ème circonscription de l’Aisne. Une place forcément très convoitée avec un PS qui veut prendre sa revanche, des Républicains qui souhaitent conserver le fauteuil et un FN très haut qui peut espérer une triangulaire. Si la date de l’élection n’a pas encore été fixée, la Préfecture dispose d’un délai de trois mois à partir de la date de la démission pour l’organiser, en coulisses on s’active déjà.
Les espérances du FN qui enverra un "Saint-Quentinois". Si l’on projette les résultats des régionales dans le Nord sur les législatives, le Front national a de quoi se réjouir. Selon les calculs d’Europe 1, le FN serait arrivé en tête dans 43 circonscriptions dont l’Aisne. Alors, forcément pour cette législative partielle, tous les espoirs sont permis. Franck Briffaut, le secrétaire départemental du parti et maire de Villers-Cotterêts assure déjà avoir transmis à la commission d’investiture une proposition. S’il refuse de dévoiler le nom, il assure à Europe 1 que ce sera "quelqu'un de Saint-Quentin".
"De manière générale, nous ne sommes plus là pour faire de la figuration mais pour gagner", poursuit-il, avant d’égrener ses atouts : "nous avons déjà une municipalité, 8 conseillers départementaux, 5 conseillers généraux…". Craint-il, à l’instar des régionales, un désistement de la gauche en faveur des Républicains ? Pas vraiment. "C’est une élection locale, je suis beaucoup moins convaincu par un désistement de la gauche, les électeurs vont se lasser".
Au PS, la revanche d’Anne Ferreira ? Du côté du Parti socialiste, le secrétaire fédéral Jean-Jacques Thomas révèle qu’une réunion du bureau fédéral du parti se tiendra le 25 janvier au cours de laquelle les militants se prononceront sur les candidatures. Mais, il y a selon ses mots "une candidate naturelle" qui aura "le soutien fédéral si elle souhaite y aller". Cette candidate, c’est Anne Ferreira, l’ancienne adversaire de Xavier Bertrand aux élections législatives de 2012. Contactée par Europe 1, Anne Ferreira explique d’abord qu’elle décidera de sa candidature après cet échange avec les militants. Mais lorsqu’on l’interroge sur son envie d’être candidate, peu de place au doute : "cela me semble un challenge intéressant et je pense qu’il faut défendre les intérêts du Saint-Quentinois au niveau national".
En 2012, Xavier Bertrand l’avait emporté de peu face à Anne Ferreira : 50,25% pour le premier contre 49,75% pour la deuxième. Mais cette fois-ci, les socialistes le savent : l’enjeu, c’est le FN. "Le risque d’une triangulaire existe mais le PS ne peut pas être absent de cette élection", soutient Jean-Jacques Thomas comme pour couper court à la question d'un front républicain. Si le parti ne sera pas confronté à la notoriété d’un Xavier Bertrand, il appelle néanmoins à une union de la gauche dès le premier tour. "Il faut que l’on ait une attitude responsable dès le premier tour", martèle Jean-Jacques Thomas.
Chez les Républicains, la main de Xavier Bertrand. Le mystère est plus épais chez les Républicains. Tout juste sait-on que Xavier Bertrand "précisera les choses" aux vœux de l’Aisne organisés ce samedi soir. Le patron garde à l’évidence la main sur le dossier. Un dossier qu’il connaît bien puisque ce fauteuil de député, il l’aura occupé à trois reprises, de 2002 à nos jours.