Entre eux, l'ambiance n'était pas des plus sereines pendant la campagne des régionales. Xavier Bertrand et Martine Aubry semblent pourtant avoir recollé les morceaux. Le nouveau président LR de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie a en effet rencontré la maire de Lille dans son bureau mercredi. Un entretien de deux heures qui s'est très bien passé.
Xavier Bertrand se rapproche de Martine Aubry. Pourtant, lors de l'entre-deux tours encore, Martine Aubry avait fustigé l'attitude de Xavier Bertrand, qui n'aurait, selon elle, pas décroché son téléphone pour remercier le candidat socialiste, Pierre de Saintignon, d'avoir retiré sa liste arrivée troisième. Il faut croire que le maire de Saint-Quentin ne lui en a visiblement pas tenu rigueur, puisqu'il est venu demander à la maire de Lille de travailler avec lui. Ensemble, ils ont épluché tous les dossiers régionaux. Xavier Bertrand a même proposé à Martine Aubry de se retrouver tous les deux mois dans le cadre d'une conférence régionale territoriale, afin de se concerter et d'éviter les affrontements inutiles.
Un travail commun en Paca. Et ils ne sont pas les seuls à s'être rapprochés. En Paca aussi, Christian Estrosi a rencontré dès lundi l'ancien président socialiste du Conseil régional, Michel Vauzelle. Il a également proposé aux élus de gauche de travailler avec eux régulièrement au sein d'un conseil territorial. Une stratégie de la main tendue concertée avec Xavier Bertrand, que le maire de Nice a eu au téléphone lundi matin.
Distance avec l'état-major parisien. En revanche, ni Xavier Bertrand ni Christian Estrosi n'ont eu l'approbation des dirigeants des Républicains. Cette volonté commune de prendre des distances avec l'état-major parisien s'était déjà fait sentir entre les deux tours. "Qu'on nous foute la paix ! Qu'on nous foute la paix et qu'on nous laisse faire !" avait tonné Xavier Bertrand sur Europe 1 le 9 décembre. Christian Estrosi, de son côté, n'avait pas hésité, au prix de quelques auto-contradictions, à critiquer la stratégie droitière de Nicolas Sarkozy après son élection en Paca. "Plus on va à droite, plus on fait monter le FN", avait-il estimé dans Paris Match, saluant des élus socialistes qui lui "ont apporté un soutien sans faille et sans contrepartie".
Coup de froid chez Les Républicains. Une attitude qui, si elle a permis à Xavier Bertrand et Christian Estrosi de se rapprocher de la gauche locale, n'a pas franchement enchanté la direction des Républicains. Ni coup de téléphone, ni concertation : avec Nicolas Sarkozy, la guerre froide serait déclarée.