Gérald Darmanin est désormais visé par une seconde plainte, cette fois pour abus de faiblesse. Le ministre de l'Action et des Comptes publics, qui fait déjà l'objet d'une enquête pour viol, après une plainte déposée en juin 2017, aurait formulé des "demandes à caractère sexuel" à une femme l'ayant sollicité pour changer de logement social lorsqu'il était encore maire de Tourcoing. Les services du Premier ministre ont appelé à respecter "la présomption d'innocence". Pour Stéphane Le Foll, ancien porte-parole du gouvernement et candidat à la direction du PS, cette affaire ne pose pas de problème politique à ce stade. "Ce sera un problème politique si ces faits justifient une mise en examen", a-t-il estimé jeudi, au micro de la matinale d'Europe 1.
"Est-ce vérifié ? Est-ce vrai ?" J'ai pris comme parti de ne pas alimenter tous les soupçons et d'être dans une présomption de soupçons à chaque fois. Sinon, vu l'actualité, [...] on est emmené à faire des commentaires continuellement", explique Stéphane Le Foll en référence aux accusations de harcèlement et d'agression sexuelle qui ont déferlé après l'affaire Weinstein. "Il n'y a jamais à excuser des faits tels qu'ils sont évoqués s'ils sont vrais, le problème c'est : est-ce vérifié ? Est-ce vrai ?", pointe le député de la Sarthe.
Le travail de la justice. Concernant Gérald Darmanin, "il y a des femmes qui portent plainte pour des faits extrêmement graves, pour certains on est sur des faits de viol, donc avec prison. Ce ne sont pas des sujets que l'on va traiter comme ça", estime Stéphane Le Foll. "Je demande que la vérité soit faite, et cela ne dépend pas des jugements que l'on porte personnellement mais de la justice et de l'Etat de droit", insiste-t-il.
Des soupçons aux preuves. En conséquence, l'élu considère qu'à ce stade la question du maintien ou non de Gérald Darmanin au sein du gouvernement ne se pose pas, puisque la justice ne s'est pas encore exprimée sur le sujet. "Ce sera un problème politique si ces faits justifient une mise en examen", explique-t-il, la mise en examen d'un justiciable impliquant l'existence d'indices graves à son encontre. "C'est un problème politique à partir du moment où on passe du soupçon, de la plainte, à quelque chose d'avéré", conclut-il.