L'ancienne Garde des Sceaux Rachida Dati se démarque d'autres représentants de la droite sur l'idée d'une "perpétuité effective" pour les auteurs d'actes terroristes, estimant qu'une "perpétuité réelle" les transformerait en "fauves", dans une interview publiée par le Journal du Dimanche.
Prise de position contre la perpétuité effective. "Je ne suis pas favorable à une perpétuité réelle qui transformerait ces terroristes en +fauves+ ingérables et incontrôlables prêts à tout à l'intérieur de la prison, mais aussi avec un impact à l'extérieur de la prison", fait valoir la députée européenne Les Républicains. "Ceux qui proposent cela méconnaissent notre tradition juridique et judiciaire et, surtout, ne pensent pas au personnel pénitentiaire qui sera véritablement en danger", ajoute-t-elle. Faut-il mettre en prison ou en rétention tous les fichés S, comme le suggère Laurent Wauquiez (LR) ? "La faille n'est pas le manque d'informations ou de renseignements, c'est le manque d'experts pour les analyser et permettre des interpellations pour éviter le pire", affirme l'ancienne Garde des Sceaux.
La France est "au degré zéro de la déradicalisation". Rappelant le dispositif législatif existant, Mme Dati estime que pour les auteurs d'actes terroristes, "la solution serait une peine de réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de trente ans, voire de quarante ans, complétée par la rétention de sûreté", qu'elle a instaurée en 2008. Rachida Dati estime par ailleurs que la France est "au degré zéro de la déradicalisation", ajoutant que "toutes les annonces de création de centres de déradicalisation sont un leurre." "On ignore le statut, le lieu, l'objectif de ces centres, et quels seront les acteurs en charge du programme de déradicalisation", souligne-t-elle.