L'ancienne garde des Sceaux Rachida Dati (Les Républicains) a appelé lundi sur France Info à inscrire l'élargissement de la déchéance de nationalité dans la loi, mais pas dans la Constitution, soulignant que "même la peine de mort n'était pas inscrite dans la Constitution".
"Même la peine de mort n'était pas inscrite dans la Constitution". L'eurodéputée a jugé la peine de déchéance de nationalité "tout à fait légitime quand on s'attaque à son pays". "La question est, est-ce qu'on doit inscrire dans la Constitution une peine que je considère assez discriminante puisque elle s'adresse à des individus en fonction d'une origine, même très lointaine ?" Et de répondre : "Je crois que c'est sans précédent, puisque jamais une peine aussi lourde n'a été inscrite dans la Constitution. Même la peine de mort n'était pas inscrite dans la Constitution", a-t-elle poursuivi.
"Cette mesure va diviser les Français". "Moi, je suis pour la déchéance de nationalité, on peut l'appliquer, c'est déjà possible", a affirmé Rachida Dati. "Si on voulait l'étendre à ceux qui sont nés Français, on pourrait le faire par la loi". "Faisons ça dans la loi, ne faisons pas ça dans la Constitution. Ne mettons pas une peine discriminante dans la Constitution", a-t-elle exhorté, estimant que "cette mesure, inscrite dans la Constitution, va diviser les Français". Selon Rachida Dati, François Hollande "a été mal conseillé" sur le sujet, "je pense par Manuel Valls, qui n'y connaît rien au droit", et "mal conseillé ou non conseillé par sa Garde des Sceaux", Christiane Taubira.