Pris au piège par ses propres confidences, François Hollande est sous le feu des critiques depuis la publication du livre de Gérard Davet et Fabrice Lhomme. Dans Un président ne devrait pas dire ça..., les deux journalistes du Monde révèlent le fruit d’une soixantaine d’entretiens. Propos polémiques sur les magistrats, critiques fournies à l’égard de Nicolas Sarkozy, ou encore confessions à propos de Julie Gayet, le chef de l’État s’y exprime sur un grand nombre de sujets et de convictions. Parmi celles-ci, la déchéance de nationalité, dont le renoncement final, en mars dernier, constitue l’un des plus gros couacs du quinquennat.
"Devant nous, il a toujours été très clair". Pourtant, François Hollande a "toujours été contre la déchéance de nationalité", explique Fabrice Lhomme sur Europe 1. "Toujours", y compris le 15 novembre, deux jours après les attentats de Paris et à la veille du Congrès de Versailles, lors duquel il annonce pourtant sa volonté de faire évoluer la Constitution. "Devant nous, il a toujours été très clair", rappelle encore le journaliste. "Il a toujours été contre la déchéance de nationalité pour des raisons éthiques, idéologiques, historiques, et même de pure efficacité. Mais il pensait que la France allait basculer dans les ténèbres après les attentats et qu’il fallait prendre une mesure spectaculaire et inattendue, tendre la main à la droite et quasiment à l’extrême droite."
L'échec de cette mesure avait conduit le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, à présenter ses "excuses aux Français". Des "excuses" que certains aimeraient entendre également de la part de François Hollande après ces nombreuses révélations…