Que retenir de l'ultime débat avant l'élection des candidats à la primaire de la droite et du centre ? "Des trois débats, c'était certainement le moins décisif", estime Robert Namias, éditorialiste politique à Europe 1, lors du débat des Grandes voix. Pourtant, Robert Namias retient une chose : François Fillon est "devenu le boss".
"Fillon a montré une forme de leadership, ferme et tranquille". "Je n'ai pas retenu beaucoup d'images de ce débat. J'en ai une : à un moment donné, François Fillon est devenu le boss", décrypte l'éditorialiste d'Europe 1. Et de poursuivre : "Il a expliqué comment animer un débat, il a semblé parler tout d'un coup au nom des journalistes. Et on a vu à un moment les six autres le regarder, comme si c'était le maître d'école, le patron. Ce qui est quand même une façon de conforter la percée qu'il a déjà entamée".
"Je pense que François Fillon a conforté sa spectaculaire remontée, avec des propositions originales, sur la Russie, sur les USA. Il a aussi montré une forme de leadership, ferme et tranquille", renchérit le journaliste Gérard Carreyrou, qui voit une finale Sarkozy/Fillon la semaine prochaine.
" Dire qu'il va gagner dimanche, je n'irai pas jusque là "
"Je ne sais pas qui va l'emporter". Pour le politologue Alain Duhamel, rien n'est joué. Et l'emballement médiatique autour de l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy risque même de jouer en sa défaveur. "S'il y avait quelques jours de plus pour jouer cette chanson, ce serait bon pour Alain Juppé, ça énerve les électeurs", estime Olivier Duhamel. "Dire qu'il va gagner dimanche, je n'irai pas jusque là. Là, je ne sais pas qui va l'emporter", poursuit le politologue. Selon lui, les deux autres candidats n'ont d'ailleurs pas démérité lors de ce débat. "Nicolas Sarkozy s'est admirablement maîtrisé. Pourtant, ça a démarré avec une incroyable violence avec Pujadas. Et Alain Juppé a réussi à plusieurs reprises à être souriant, ce qui est une forme de prodige chez lui", a-t-il remarqué.
Quant à François Fillon ? Il a tout de même été "très malin", conclut Olivier Duhamel. "Lorsqu'il a dit n'ayez pas peur, n'écoutez pas les sondages et les médias. Nous sommes un peuple fier. Nous n'aimons pas que l'on nous dicte nos affaires... Ça, c'était très malin [...] Il s'est fait l'écho d'un certain 31 janvier 1995, quand Balladur était donné élu et Chirac définitivement hors course, et qu'un dénommé Philippe Seguin a dit : 'la campagne a déjà désigné, proclamé, encensé, adulé l'élu. Il n'y a pas à choisir, circulez il n'y a rien à voir'. Et ça, ça avait été époustouflant et ça a formidablement aidé Jacques Chirac".