Débat de la primaire : des seniors déçus par un débat sans relief

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Jean-Luc Boujon, édité par R.D.
Si les candidats de la gauche ciblent les électeurs âgés, en Auvergne-Rhône-Alpes, ces derniers restent sceptiques après la performance de jeudi soir.
REPORTAGE

Comme pour la droite, les socialistes s'attendent à ce que les retraités soient nombreux à aller voter à la primaire organisée par le PS. Europe 1 a suivi ce débat avec des retraités sympathisants de gauche à Sérézin-du-Rhône, près de Lyon.

Benoît Hamon déchaîne les passions. Très attentifs et très concernés par le débat, ils ont suivi les deux heures d’échange dans un silence de cathédrale, au moins jusqu’à ce qu’il soit question du revenu universel proposé par Benoît Hamon. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la proposition de l’ancien ministre de l’Education est loin, très loin de faire l’unanimité. "C’est irréalisable. Je pense surtout que ça fera une génération de feignants. Je vois mon petit-fils, qui est au chômage, si on lui donne 800 euros par mois, il s’installe devant son écran et il joue toute la journée, 24 heures sur 24", assure Josette, 75 ans.

Une mesure qui en plus coûtera cher, croit savoir Maurice, retraité du domaine de la chimie : "Il faut en assurer le financement, et donc voir les transferts financiers à trouver pour articuler tout ça".

Manuel Valls, trop autoritaire. Benoît Hamon parle donc plus aux jeunes qu’au retraités qui ont, en revanche, apprécié Arnaud Montebourg et beaucoup moins Manuel Valls, jugé trop autoritaire au cours d’un débat long et peu animé. Pour preuve, André a fini par piquer du nez, quand son voisin Henri aurait aimé un peu plus de "gnaque" : "Je ne les ai pas encore trouvé assez engagés. On a l'impression qu’ils ne sont pas sûr d’eux même", explique-t-il. Les candidats ont encore trois jours pour muscler leur jeu avant le prochain rendez-vous télévisuel et vraiment débattre.