Qui d’Emmanuel Macron ou de Marine Le Pen va s’imposer lors du débat de l’entre-deux-tours ? Chaque millésime laisse pour l'histoire son lot de petites phrases, et l’échange de mercredi entre les deux candidats du second tour devrait ne pas y couper. Ce temps fort de la campagne fait même l'objet d'un spectacle qui se joue jusqu’au 7 mai au Théâtre de l’Atelier à Paris : 1988 - Le Débat Mitterrand-Chirac, reprenant presque mot pour mot l’échange télévisé entre les deux hommes durant la présidentielle de 1988.
Phrases chocs. Et pas question pour les deux rôles titre d’imiter Jacques Chirac (François Morel) ou François Mitterrand (Jacques Weber), ce qui les intéresse c’est de mettre en valeur un texte, des échanges dont certains sont restés célèbres. De ce débat, on retient tout particulièrement le condescendant "Vous avez tout à fait raison, monsieur le Premier ministre" de François Mitterrand à son adversaire, qui lui rappelle qu’ils sont seulement "deux candidats à égalité" face aux Français.
Les thèmes évoqués à l’époque, pour beaucoup, recoupent déjà ceux d’aujourd’hui : le chômage, l’Europe, l’insécurité ou encore l’immigration. Les échanges entre les deux hommes sont parfois tendus au terme d’une cohabitation houleuse, mais, relève Jacques Weber, les duellistes s’écoutent, peuvent développer leurs pensées. "Il y a un respect, je crois, entre les deux hommes. Le respect issu de la pensée démocratique".
Une certaine manière de débattre. Une courtoisie qu’il n’imagine pas entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, explique celui qui va glisser dimanche dans l'urne un bulletin pour le candidat d'En Marche!. "J’ai moi-même été à une émission où il y avait monsieur Philippot, on ne peut pas débattre. Son principe, c’est de ne pas arrêter de parler, de ne pas arrêter d’interrompre, de ne pas écouter, ni entendre. Si Marine Le Pen emploie les mêmes moyens, Emmanuel Macron va avoir beaucoup de mal à développer ce qu’il a envie de dire", déplore le comédien.
Pour Jacques Weber, aujourd’hui comme hier, l’enjeu du débat, au-delà des chiffres et des promesses, c’est bien la maîtrise du langage.