Ce débat, les électeurs de droite en attendaient beaucoup. Après des semaines de polémique autour d’une affaire d’emplois présumés fictifs et l’achat de costumes, François Fillon avait lundi soir l’occasion de reprendre la main sur le débat d’idée. Europe 1 a suivi la confrontation entre les cinq favoris de la présidentielle avec des militants Les Républicains, pas forcément fillonistes. Par fidélité, ils vont voter pour le Sarthois, mais parfois en se pinçant le nez. D'ailleurs, la plupart l’ont trouvé plutôt éteint sur le plateau de TF1.
Pas d’attaques frontales. Ils attendaient un combattant - "comme un boxeur qui rentre dans le ring pour taper un bon coup", précise un militant - et ils ont trouvé un candidat éteint pendant la première partie du débat, peinant à s’imposer. Certes, François Fillon n’a pas été attaqué nommément sur l’argent et les affaires. Marine Le Pen, notamment, a concentré ses critiques sur Emmanuel Macron, tandis que l’ancien Premier ministre a semblé rester extérieur aux échanges. "C’était un moment risqué du débat. Les candidats se sont lassés à attaquer toujours le même", se rassure Jacques auprès d’Europe 1.
"Il aurait dû être un peu plus offensif". À mesure que le temps passe, François Fillon sort peu à peu de sa réserve, se montrant plus combatif sur le temps de travail, les retraites et sur le pouvoir d’achat où il attaque directement Marine Le Pen qu’il qualifie de "vrai serial killer du pouvoir d’achat". "Je trouve que son discours était bon, mais après il aurait dû être un peu plus offensif", estime pourtant Diane. "Il était trop effacé, je ne l’ai pas retrouvé comme à la primaire", renchérit Martine.
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Un long chemin pour remonter la pente. "Je suis de droite, donc je voterai François Fillon. Mais il reste encore un long chemin", reconnait Aymeric. Un long chemin et plus beaucoup de temps pour faire campagne. Malgré une courte nuit, ces militants seront de nouveau sur le terrain mardi pour une matinée de tractage.