Dominique Sopo, président de SOS Racisme. 3:05
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Anaïs Huet , modifié à
Invité d'Europe soir lundi, Dominique Sopo, président de SOS Racisme, n'est "absolument pas" convaincu par l'effet dissuasif de la déchéance de nationalité.
INTERVIEW

"En quoi la déchéance de nationalité aurait un effet dissuasif sur les terroristes, qui sont capables de se faire sauter avec des ceintures d’explosifs ?", a pointé Dominique Sopo dans Europe Soir, lundi. "Tout le monde sait que ce n’est pas une mesure de protection".

Manuel Valls se contredit "de manière spectaculaire". Le président de SOS Racisme est revenu sur la tribune publiée sur Facebook par Manuel Valls, exposant ses arguments en faveur de cette mesure plus que controversée. Un plaidoyer qui n'a "absolument pas convaincu" Dominique Sopo, qui n'y a vu qu'une série "d’arguments d’autorité, pas très travaillés". Pire encore selon le président de SOS Racisme, l'argumentaire du Premier ministre viendrait "contredire de manière spectaculaire" ce que Manuel Valls disait en 2010 sur l’extension de la déchéance de nationalité voulue par Nicolas Sarkozy. "Il est de très mauvaise pratique de voir des responsables politiques dire exactement l’inverse de ce qu’il disait il y a très peu de temps", a déclaré Dominique Sopo.

Un échange de terroristes ? Le président de SOS Racisme a souligné par ailleurs l'aspect peu pratique de l'application de la déchéance de nationalité pour les terroristes binationaux. "Ça veut dire quoi ? Que l'on va renvoyer des terroristes vers la Tunisie ou le Mali, déjà lourdement frappés par le terrorisme ?", a-t-il martelé. "Si un Franco-Malien fait un attentat à Bamako, et que le Mali le déchoit de sa nationalité et l'expulse vers Paris, la France va accepter cette personne sur son territoire ?", a interrogé Dominique Sopo. "On va en venir à faire un échange de terroristes au niveau international ?"