Le gouvernement fait sa rentrée lundi matin, avec un petit-déjeuner place Beauvau, avant le premier Conseil des ministres de 2016. Ce début d’année est marqué par le débat sur la déchéance de nationalité. François Hollande doit rallier le vote des 3/5 du Parlement - l'Assemblée et le Sénat réunis - pour réformer la Constitution, et il aura plus que jamais besoin de la droite pour arriver à ses fins.
Frondeurs et poids lourds du PS contre. La photo est cruelle à gauche pour le chef de l’Etat. Au Parti socialiste, 70% des parlementaires ont donné leur avis et sept sur dix sont contre cette mesure. Ils sont près de 80 socialistes à s’être prononcés contre, en général des poids lourds comme Jean-Marc Ayrault, Benoît Hamon ou Aurélie Filipetti. Tous partis confondus, à gauche et à droite, la balance penche toujours contre la déchéance. Sur 200 parlementaires interrogés par la presse ou qui ont pris la parole sur les réseaux sociaux, 60% sont opposés à la déchéance de nationalité et 40% sont pour.
Il faut tempérer ces chiffres, car les frondeurs font toujours plus de bruit pour se faire entendre. Et les silencieux à gauche ont finalement tendance à suivre la ligne de l’exécutif, comme c'était le cas au moment du vote du budget.
Une aide paradoxale. La droite votera quant à elle massivement pour cette déchéance, et encore plus depuis que Nicolas Sarkozy, au moment de ses vœux, s'y est déclaré favorable. François Hollande a donc une chance de gagner son pari, mais avec un énorme paradoxe, qu'il lui faudra assumer politiquement. Les 3/5 - soit 555 voix - dont a besoin le président de gauche pourraient venir de la droite en majorité.