Déchéance de nationalité : une "réforme bancale" selon Fillon

François Fillon, 1280x640
© AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
SA POSITION - Le député Les Républicains François Fillon a dénoncé une "réforme bancale" concernant la déchéance de nationalité.  

François Fillon dénonce jeudi la possibilité de déchoir de leur nationalité française les binationaux condamnés pour actes de terrorisme comme une "réforme bancale", souhaitant "que l'on explore toutes les solutions" pour une application à tous les auteurs de crime terroriste, "sans exception".

"Cette réforme marque une forme d'impuissance". "Ce qui doit être sanctionné, c'est l'acte terroriste, pas le lieu de naissance de son auteur ou de ses parents. Je ne me satisfais pas de cette réforme bancale qui marque une forme d'impuissance", déclare l'ancien Premier ministre dans un entretien au Point. Le député Les Républicains de Paris, candidat à la primaire de la droite et du centre en vue de 2017, dénonce "une réforme anecdotique dans la lutte contre le totalitarisme islamique. C'est un écran de fumée".

"Une mesure constitutionnelle pas indispensable". Sur l'état d'urgence, l'ancien Premier ministre juge que "cette mesure constitutionnelle n'est pas indispensable". "J'attendrai le débat parlementaire pour me prononcer, mais je mets des conditions à mon vote : qu'une commission d'enquête soit mise en place sur les attentats et, s'agissant de la déchéance, que l'on explore toutes les solutions permettant d'exclure de la communauté nationale tous ceux qui auraient commis un crime terroriste sans exception".

Nicolas Sarkozy s'est déclaré mercredi opposé à l'extension de la déchéance de nationalité à tous les Français, pour ne pas créer des apatrides, selon des participants au bureau politique du parti auquel n'a pas participé François Fillon. Le bureau politique s'est prononcé en faveur de la révision constitutionnelle mais en y adjoignant des "demandes", notamment l'extension de la déchéance de nationalité aux "délits de terrorisme" et non aux seuls crimes.