Le président du groupe Les Républicains est resté prudent concernant les annonces de Manuel Valls.
Le chef de file des députés Les Républicains Christian Jacob est resté prudent mercredi sur la nouvelle rédaction sur la déchéance de nationalité présentée par Manuel Valls mercredi en commission, jugeant qu'il y "avait quelques points de flou". "Entre le texte du 23 décembre et celui que vous nous présentez aujourd'hui, on n'est plus sur les mêmes bases", a répondu Christian Jacob après l'intervention du Premier ministre, déplorant ne pas disposer par écrit de la nouvelle rédaction de l'article 2 de la réforme constitutionnelle, ce qui "ne simplifie pas nos réactions".
Encadrer la Constitution. "Ce que je relève à ce stade, c'est qu'il n'est plus fait référence à la binationalité. On va demander à la loi d'encadrer la Constitution. On est sur quelques points de fragilité, voire de flou", a ajouté le président du groupe LR, soulignant que l'extension de la déchéance de nationalité était une demande portée de longue date par la droite. Ne se disant ni pour ni contre dans l'immédiat, Christian Jacob a simplement lancé : "Je laisse la place au débat, il y a suffisamment de juristes et d'experts dans cette commission".
Soutien des Républicains ? "Nous serons toujours au rendez-vous de l'efficacité", a conclu le député-maire de Provins et ancien ministre. Après son entretien avec François Hollande vendredi à l'Elysée, le président du parti Les Républicains Nicolas Sarkozy avait prévenu que son camp était prêt à voter la réforme annoncée le 16 novembre devant le Congrès, à condition qu'elle soit "clairement centrée sur la question de la constitutionnalisation de l'état d'urgence et sur la question du retrait de la nationalité pour les binationaux".
Une demande de Nicolas Sarkozy. L'ancien chef de l'Etat avait rappelé plusieurs conditions mises à un soutien de son parti, notamment "pour embrasser à la fois les crimes et les délits" liés au terrorisme, qui pourraient donc les uns comme les autres entraîner la déchéance. Or, Manuel Valls a annoncé mercredi que l'extension de la déchéance de nationalité concernerait "les crimes certes mais sans doute aussi les délits les plus graves".