Dans quelques heures, le Premier ministre Edouard Philippe présentera à l'Assemblée nationale le plan de déconfinement, voté dans la foulée par les députés. Des modalités qui ont scandalisé l'opposition, qui déplore de ne pas avoir le temps de discuter d'un texte capital en pleine épidémie de coronavirus. De nombreux députés dénoncent "un déni de démocratie". Les chefs de groupes ont écrit au Premier ministre pour décaler le vote, pour l'instant sans réponse. Eric Woerth, député LR de l'Oise et président de la commission des finances de l'Assemblée nationale, a dit partager leur avis, mardi matin sur Europe 1.
"Le gouvernement aurait dû attendre 24 heures"
"C'est un moment important parce que je pense que le Premier ministre ne va pas se contenter de généralités", estime le député, qui attend "avec impatience" les arbitrages décidés par l'exécutif. Face à la polémique sur les conditions du vote du plan de déconfinement, Eric Woerth nuance d'abord. "Le gouvernement est dans son droit, il fait un débat et demande un vote : il n’était pas obligé de le faire. Nous l’avons très bien compris, nous avions demandé qu’il y ait un débat et donc nous sommes satisfaits sur le fait qu’il y ait un débat."
Il déplore en revanche le manque de temps pour analyser le plan de déconfinement avant de devoir se prononcer "Le gouvernement aurait dû attendre 24 heures pour demander un vote", affirme le député. "C’est du bon sens : on présente un plan fondamental, grave, sérieux, cela engage la vie d’un certain nombre de nos concitoyens. Il y a des équilibres à trouver entre le redémarrage économique et la protection sanitaire. Vingt-quatre heures auraient été du bon sens, une bonne manière faite à l’Assemblée pour que le vote soit encore plus solide et sérieux."
Un a priori positif sur le plan de déconfinement
Eric Woerth et les Républicains ont déjà voté les textes d'urgence proposés par le gouvernement depuis le début de l'épidémie de coronavirus. "Je ne connais pas le contenu du plan, j'ai plutôt un a priori positif comme sur les deux budgets d'urgence qui ont été votés, que les Républicains ont voté et cherché à amender, avec peu de succès", reconnaît Eric Woerth. "On a fait nos propres propositions mais, in fine, on a voté ce qu'a proposé le gouvernement parce qu'on a considéré que sur le plan économique et financier, cela répondait à la situation".
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En l'état actuel, le député ne compte donc pas, à titre personnel, voter contre ce plan de fin de confinement. "Je ne sais pas si je m'abstiendrai, si je voterai pour en tout cas je ne voterai pas contre, à moins qu'il y ait des éléments à l'intérieur que je considère comme inacceptables", assure le député.
Il met en garde néanmoins en garde Edouard Philippe contre un texte ou des propos trop généraux. "Si le propos du Premier ministre c'est de renvoyer à plus tard des mesures précises, évidemment cette étape sera totalement ratée, donc on ne pourra pas s'associer à cela." Eric Woerth attend donc des mesures précises sujet par sujet, notamment sur les écoles, la santé ou la situation économique.