Pour lui, Manuel Valls, Michel Sapin et les autres ministres de François Hollande n'ont pas caché un trou sur les comptes publics en 2016. Le commissaire européen, Pierre Moscovici, a nié vendredi que le précédent gouvernement français ait été "malhonnête" avec Bruxelles en fixant l'objectif d'abaisser son déficit à 2,8% cette année. "Je n'ai pas le sentiment (que ce) que j'ai eu avec le gouvernement français était un dialogue malhonnête", a affirmé le commissaire sur franceinfo, au lendemain de la publication d'un audit alarmiste de la Cour des comptes sur l'état des finances publiques hérité de François Hollande.
Une prévision "pas réaliste". "J'ai toujours pensé que 2,8% n'était pas réaliste. Je l'ai dit, la Commission européenne l'a dit et cela figure dans ses opinions dès l'automne dernier", a-t-il rappelé. Pierre Moscovici a toutefois précisé que la France s'était engagée "à passer sous 3%". "Le vrai chiffre c'est 3%, pas 2,8%", a-t-il insisté, appelant le gouvernement d'Edouard Philippe à trouver des économies "d'au moins quatre milliards d'euros" pour respecter ses engagements cette année. "À un moment où le couple franco-allemand part de l'avant pour relancer la zone euro, il est important que chacun fasse des efforts", a insisté le commissaire.
Rôle de l'Allemagne. "Pour obtenir la contrepartie de plus d'investissements en Allemagne, il est indispensable que la France fasse son travail à domicile", a par ailleurs affirmé le commissaire européen. "Si la France est exemplaire et crédible d'un côté et si l'Allemagne accepte de jouer son rôle pour une redynamisation de la croissance en Europe, alors l'Europe peut avoir des couleurs beaucoup plus belles", a-t-il insisté.
Déficit finalement prévu à 3,2% du PIB. Après l'audit de la Cour des comptes, le Premier ministre Edouard Philippe s'est engagé à "contenir le déficit à 3%" du PIB en 2017, sans augmenter les impôts. Selon la haute institution, le déficit public devrait s'établir cette année à 3,2% du PIB, en l'absence de "mesures fortes de redressement". Soit un dérapage d'environ 8 milliards d'euros par rapport aux prévisions officielles du précédent gouvernement.