Benoît Hamon, candidat socialiste à la présidentielle, a jugé lundi que la barre des 3% de PIB du déficit public était "un non-sens", "qui ne répond pas aux besoins d'une économie comme la nôtre".
Un "non-sens". "Je pense que cette barre des 3% objectivement est un non-sens", a déclaré l'ancien ministre de l'Éducation sur France Inter. "Elle est un non-sens, parce qu'elle voudrait dire que toutes les politiques se fixent sur une cible (...) qui relève d'une convention politique totalement arbitraire, qui est inscrite dans les engagements pris par la France, soit, mais qui ne répond pas aux besoins d'une économie comme la nôtre", a dit le député des Yvelines.
Le candidat socialiste a par ailleurs déclaré vouloir atteindre un niveau de dépenses publiques qui "n'excède pas beaucoup" le niveau actuel, soit environ 57% du PIB. "Dans toute l'Europe, à force de vouloir réduire les dépenses publiques on a mis en place des politiques ou d'austérité (...) ou de rigueur budgétaire. Conséquence de cela une faible croissance voire la récession à certains moments", a déclaré Benoît Hamon.
"Une dette vis-à-vis des banquiers que nous pouvons tout à fait renégocier". "J'assume (...) qu'en matière de dette et de déficit il faut regarder ce que nous pourrons rembourser, ce que nous ne pourrons pas rembourser. Il y a une dette vis-à-vis de la planète que nous ne pouvons pas rembourser. Il y a une dette vis-à-vis des banquiers que nous pouvons tout à fait renégocier", a-t-il encore affirmé.
Recrutement de fonctionnaires et "taxe sur les robots". Benoît Hamon a également rappelé qu'il souhaitait recruter des fonctionnaires dans la sécurité, la santé et l'éducation, tablant sur 20.000 enseignants supplémentaires. Enfin, concernant l'impôt, le candidat socialiste a fermement écarté l'idée d'une réforme de l'impôt sur la fortune (ISF) comme le propose Emmanuel Macron. Il souhaite en revanche "favoriser le choix de l'individualisation" de l'imposition dans les ménages, tout en rappelant qu'il souhaitait une "fiscalité assise sur la richesse des entreprises et pas sur le nombre des travailleurs" à travers sa "taxe sur les robots".