"On fait notre boulot. On a des pistes, on recoupe, on vérifie et si nos informations sont d'intérêt général on les publie, tout simplement". Mardi, au micro de François Clauss sur Europe 1, Michaël Hajdenberg journaliste à Mediapart, co-responsable du service Enquête, a défendu le travail de la rédaction du journal en ligne qui depuis quelques jours a fait plusieurs révélations embarrassantes concernant le ministre de l'Ecologie. Selon la dernière enquête publiée par Mediapart mardi, François de Rugy aurait ainsi utilisé ses frais de mandat de député pour payer une partie de ses cotisations d'élu à son ancien parti EELV, tout en les déduisant du calcul de ses impôts. Mardi, juste avant la publication de cette enquête, le ministre a annoncé sa démission.
"On a un rôle de vigie"
"Il me semble que la façon dont les élus utilisent l'argent public est essentielle. Les journalistes sont là pour être un contre pouvoir. On a un rôle de vigie", pointe-t-il. "Cela fait des années qu'on chronique la vie à l'Assemblée nationale et au Sénat en expliquant que tout ce qui est frais de bouche, frais de mandat, financement de la vie politique n'est pas contrôlé. Mais rien ne change. Et les affaires se succèdent. Tant que l'on ne mettra pas fin à cette opacité on peut craindre que ceux qui ne sont pas contrôlés continuent d'abuser", estime Michaël Hajdenberg qui se défend de tout lynchage médiatique.
"Nous, on expose des faits"
"Nous, on expose des faits, on ne rend pas compte des conséquences. François de Rugy n'a pas le droit d'utiliser ses frais de mandat pour payer sa cotisation d'élus, il n'a pas le droit de déclarer au Fisc qu'il a fait des dons comme particulier alors qu'il se sert de l'argent public pour faire ses dons ce qui lui permet à la fin de ne pas payer d'impôts. Ces règles existent", souligne le journaliste. "De la même façon, il n'a pas le droit de faire des repas fastueux avec des amis intimes alors qu"il s'agit d'argent public qui est fait pour des frais de représentations. S'il veut organiser des dîners avec des délégations étrangères, c'est normal, il est dans sa fonction. En revanche, on n'organise pas des repas avec ses amis avec de l'argent public. C'est choquant à notre sens", insiste-t-il.