Lundi soir, Emmanuel Macron a refusé la démission de son ministre Gérard Collomb. Mais, mardi après-midi, celui-ci a confirmé au Figaro qu'il voulait quitter la place Beauvau malgré ce veto présidentiel, afin de faire campagne pour les élections municipales de Lyon, en 2020. Le symbole d'une crise au plus haut niveau de l'État, selon l'éditorialiste d'Europe 1 Michaël Darmon.
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"Sous nos yeux, on assiste à une crise d'autant plus grave que le président Emmanuel Macron avait fait de l'autorité restaurée et de la posture jupitérienne les deux piliers de son action présidentielle. Le 28 août, il y a déjà eu la démission en direct de Nicolas Hulot. Mardi, celle de Gérard Collomb qui, par voie de presse depuis plusieurs jours, maintient qu'il veut démissionner.
Une démission dans une période de reconquête. C'est un édifice qui s'effondre, car aussi incroyable que cela puisse paraître, c'est le premier baron du macronisme qui décide d'imposer son agenda au président de la République alors qu'il a tellement contribué à sa campagne et à le faire élire, en 2017. Cette démission intervient alors que depuis plusieurs semaines, l'Élysée réorganise son dispositif politique et humain en vue de se lancer dans une reconquête vis-à-vis des Français.
Une crise plus rapide que les hommes du président. On voit bien que le processus de crise est beaucoup plus rapide que les hommes du président. Mardi soir, le système Macron implose. Dans deux jours, Emmanuel Macron se rend sur la tombe du général de Gaulle, le symbole de l'autorité de la Vème République. Il va falloir qu'il restaure cette autorité aujourd'hui en crise."