Quel visage pour le futur département unique d'Alsace ? Le Premier ministre Édouard Philippe reçoit lundi après-midi à Matignon une délégation d'élus alsaciens pour évoquer le projet du gouvernement de fusionner les départements du Haut-Rhin et du Bas-Rhin.
Le chef du gouvernement sera accompagné de trois ministres: celle des collectivités Jacqueline Gourault, qui avait piloté la phase de concertation avec les élus alsaciens, ainsi que les ministres de l'Éducation Jean-Michel Blanquer et des Transports Elisabeth Borne, précise Matignon dans un communiqué. Depuis la suppression en 2015 de la région Alsace, fusionnée au sein de la région Grand Est, des élus alsaciens réclament la création d'une entité administrative à l'échelle de l'Alsace. Un chantier ouvert en février 2018 par Édouard Philippe.
Conserver la spécificité transfrontalière et l'identité alsacienne rhénane. Le gouvernement soutient la création d'une collectivité alsacienne issue de la fusion du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, dotée des compétences des départements mais aussi de compétences "particulières" tenant à sa spécificité transfrontalière et à "l'identité alsacienne rhénane", a indiqué Jacqueline Gourault mercredi, au terme d'une phase de concertation. Mais l'Alsace restera bien au sein de la région Grand Est, comme le souhaite le président Emmanuel Macron. La réforme constitutionnelle préparée par l'exécutif, dont l'adoption reste encore incertaine, doit permettre d'étendre le droit à la différenciation des collectivités locales, ce qui faciliterait un département alsacien aux compétences élargies.
Une proposition rejetée par référendum en 2013. Concernant le schéma organisationnel précis de cette nouvelle collectivité, "les négociations sont toujours en cours", a indiqué dimanche Brigitte Klinkert, présidente LR du Département du Haut-Rhin. Les points de blocage portent sur le transfert éventuel de compétences au futur département (compétence économique, bilinguisme...) mais aussi sur le devenir de Colmar, qui pourrait perdre son rang de préfecture, et des futures sous-préfectures. En 2013, par référendum local, l'hypothèse d'une fusion de la région et des deux départements au sein d'une collectivité unique avaient été rejetée, faute de participation suffisante et du fait de la victoire du "non" dans le Haut-Rhin.