Au lendemain de ses excuses publiques, François Fillon voulait jouer au candidat "normal". Il était de retour sur le terrain, mardi, avec un déplacement dans l’Aube à Romilly-sur-Seine puis à Troyes. Une occasion de redémarrer pour de bon sa campagne ? C'est raté. Car le candidat de la droite à la résidentielle a été une nouvelle fois rattrapé par les révélations du Canard Enchaîné, pour le troisième mercredi d'affilée. L'hebdomadaire affirme dans son édition de mercredi que Penelope Fillon aurait touché 45.000 euros d'indemnités de licenciement pour ses activités de collaboratrice parlementaire.
Hué par des jeunes. Sur le terrain, la journée a donc été agitée. Elle s'est terminée par un bain de foule à la médiathèque de Troyes, mais François Fillon a d'abord été hué par une poignée de jeunes à son arrivée à Romilly-sur-Seine et interrogé sans cesse par les Français sur les révélations du Canard Enchaîné. "Ne laissez pas les calomnies se répandre", a-t-il répondu.
"On n'est pas du même monde". L'accueil a été tout aussi froid à l'usine Le Coq sportif à Romilly-sur-Seine. "C'est malvenu de sa part de venir voir les ouvriers, vu ce qu'il a fait", a commenté Sylviane, l'une des ouvrières. "Nous commençons à 7h le matin, on gagne 1.000 euros, on n'est pas du tout du même monde, on ne gagnera jamais la somme qu'il a détourné à la France. Il peut s'excuser, mais cela n’empêchera pas le mal qu'il a fait. "
"C'est facile de s'excuser à la télévision". A la sortie de l'usine, la voiture de François Fillon est repartie en trombe, évitant quelques badauds. "J'ai trouvé ses excuses sincères, mais c'est facile de s'excuser à la télé. Mais devant la population non", regrette Rachid. "Il nous fait du cache-cache. J'aurais bien voulu lui dire mais c'est trop tard".