Même à l'autre bout du globe, il doit continuer de faire face à la grogne qui monte. Emmanuel Macron a martelé jeudi que ses décisions de politique intérieure dans les mois à venir ne seraient "jamais des reculs", alors que la contestation des "gilets jaunes" s'apprête à organiser samedi une troisième journée de blocages à travers la France. "J"entends la colère légitime, l'impatience, la souffrance d'une partie du peuple qui veut vivre mieux plus vite", a expliqué le chef de l'Etat devant les Français de Buenos Aires, en marge du sommet du G20.
Ceux qui n'ont "pas même réussi à bouger les choses". Surtout, Emmanuel Macron en a profité pour livrer une réponse cinglante à François Hollande. L'ancien chef de l'Etat s'était exprimé jeudi auprès de "gilets jaunes" rencontrés dans l'Ardèche. Il les avait encouragés à "continuer à prendre la parole", tout en défendant son propre bilan. "J'entends comme vous les voix qui s'élèvent", a déclaré Emmanuel Macron. "J'entends aussi souvent les voix qui, parfois, n'avaient pas même réussi à bouger les choses et qui sont sans doute plus à la racine de la situation que nous vivons que le gouvernement qui n'est aux affaires que depuis 18 mois. Que voulez-vous, le cynisme fait partie de la vie politique !", a-t-il ironisé, en allusion aux critiques de son prédécesseur.
" Beaucoup voudraient faire croire qu'on résoudrait mieux nos difficultés en étant belliqueux, isolationnistes et en refermant nos frontières "
Garder le cap de la transition énergétique. Emmanuel Macron se dit décidé à "lutter contre les inégalités contemporaines", mais sans "seulement considérer que la solution est dans la taxation des plus aisés, qui dès lors construisent des mécanismes d'optimisation qui rendent ces politiques peu efficaces", a-t-il averti. Pour lui, la solution réside dans "un projet éducatif et environnemental". Il a aussi défendu "une transition énergétique ambitieuse" à travers l'Accord de Paris.
Un plaidoyer pour la mondialisation. Le président français s'est aussi de nouveau posé en champion des pays progressistes contre les partisans d'une fermeture des frontières et compte défendre sa position dans un G20 qui s'annonce déchiré par les guerres commerciales autant que par les tensions diplomatiques. "Beaucoup voudraient faire croire qu'on résoudrait mieux nos difficultés en étant belliqueux, isolationnistes et en refermant nos frontières", a regretté Emmanuel Macron, en défendant une mondialisation qui a "réduit massivement la pauvreté dans le monde et pacifié le monde beaucoup plus qu'attendu et apporté énormément de progrès".