Des élus de la Réunion, de Mayotte et de Martinique ont demandé l'extension à leur territoire de l'état d'urgence décrété vendredi soir par François Hollande après les attentats et qui concerne l'Hexagone et la Corse.
Actuellement en Vigipirate renforcé. Les sénateurs réunionnais (Les Républicains) Didier Robert, président sortant du conseil régional, et Michel Fontaine ont cette extension compte tenu de "l'extrême gravité de la situation". Dans l'entourage de Michel Fontaine, on fait valoir que cette demande est "logique puisque plusieurs cas de radicalisation ont été signalés". En juin, une filière djihadiste avait été démantelée à Saint-Denis de la Réunion.
Mayotte, particulièrement exposée. A Mayotte, voisine des Comores, le président du conseil départemental Soibahadine Ibrahim Ramadani (droite) a demandé à entrer dans le dispositif "en priorité", arguant être le "territoire ultramarin le plus exposé, compte tenu de sa proximité avec l'Afrique Australe (à 400 Km), donc du Kenya et de l'Ethiopie où il y a des poches de piraterie, des terroristes +shebab+". Pour le sénateur Thani Mohamed Soilihi (PS), "Mayotte n'est pas épargnée des risques d'attentats terroristes (...) et doit être concernée dans les mesures en cours de discussion au parlement pour éviter toute déstabilisation".
C'est un faux débat, estime Victorin Lurel. En Guadeloupe, l'ancien ministre des Outre-mer et candidat aux régionales Victorin Lurel a dénoncé ceux qui "tentent de créer une polémique autour de la soi-disant non application de l'état d'urgence outre-mer". Selon lui, le projet de loi pour étendre l'état d'urgence pour trois mois, débattu jeudi et vendredi au parlement, concernera "tout le territoire national, y compris outre-mer".