Sept permanences de députés La République en marche ont été dégradées depuis la ratification à l'Assemblée national mardi 23 juillet du Ceta, le traité de libre-échange avec le Canada.
À Guéret, la permanence de Jean-Baptiste Moreau a été murée. À Thuir, des pêches pourries ont été déversées devant la permanence de Sébastien Cazenove. À Perpignan, ce sont des "gilets jaunes" qui ont tenté de mettre le feu samedi au local du député Romain Grau. Devant la multiplication des incidents, les préfets ont dû renforcer la protection policière des élus.
"Je n’ai nullement peur. La République doit assurer notre protection, elle le fait", assure ainsi au micro d’Europe 1 Alain Tourret, député LREM du Calvados, qui n’a pas subi de menaces mais qui a, lui aussi, comme l'ensemble de ses collègues visés par les dégradations, voté en faveur du Ceta. "J’ai reçu une délégation de plusieurs gendarmes qui nous ont annoncé qu’ils allaient faire une protection de manière plus rapprochée que ce qui existe habituellement", rapporte-t-il.
Une menace pour la vie démocratique
Surtout, cet élu dénonce des "méthodes d’intimidation", qui pourraient avoir un impact sur la vie législative, dans la mesure où les votes des députés sont rendus publics. "Il ne faut pas, du fait de ces menaces, que des votes démocratiques puissent ne pas être prononcés. Il n’y a pas de démocratie dans ce cas-là", pointe-t-il.
La ratification du controversé traité de libre-échange UE-Canada a été approuvé par 266 voix contre 213 et 74 abstentions. Le vote a notamment été marqué par les divisions de la majorité : 52 "marcheurs" se sont abstenus et 9 ont choisi de voter contre le texte.