Il s'agissait d'une proposition de loi LR et pourtant, le député La France insoumise François Ruffin a dénoncé son rejet avec conviction jeudi soir à l'Assemblée nationale. Les députés ont rejeté la proposition pour "l'inclusion des élèves en situation de handicap", une infamie selon Ruffin.
Une proposition de loi LR défendue par un LFI. "Déshonneur", "infamie", François Ruffin a utilisé des mots forts pour dénoncer le rejet de cette proposition de loi portée par le député LR Aurélien Pradié. Celle-ci visait notamment à mieux rémunérer les accompagnants d'enfants en situation de handicap afin de mieux les scolariser.
Entre "honte", "paresse" et "sectarisme" pour Ruffin. "Vous n'avez pas honte ? Honte de votre paresse ? Honte de votre sectarisme ?", a alors interrogé le député de la Somme après le vote de l'Assemblée. "Nous avons dans le pays des femmes, des milliers de femmes qui accompagnent les enfants handicapés dans les écoles. Elles sont sous-payées, avec des contrats ultra-précaires. Pour changer ça, quelle proposition de loi avez-vous porté ? Rien, aucune !", a-t-il poursuivi.
"J'espère que le pays ne vous le pardonnera pas". Il a reconnu que ce texte n'était pas "parfait" et que les Insoumis avaient déposé "des tas d'amendements en commission". "Et vous les marcheurs, aucun. Vous êtes 300 et vous n'avez même pas participé aux échanges. Vous vous êtes contentés de voter contre, contre, contre comme des Playmobil". Il a alors proposé de publier les noms des députés ayant voté le rejet préalable de cette proposition de loi. "J'espère que le pays ne vous le pardonnera pas. Et ce vote, j'en suis convaincu, vous collera à la peau comme une infamie", a-t-il terminé sous les applaudissements d'une partie de l'hémicycle.
Ruffin, coutumier des coups de gueule. Le député La France insoumise n'en est pas à son premier coup d'éclat. En juin dernier, il avait déjà eu un échange acide avec le ministre des Comptes publics Benjamin Griveaux à propos d'une commande de vaisselle pour l'Élysée. "Le même jour, ce mercredi toujours, le chef de l'État pestait : 'On y met un pognon de dingue' [à propos du coût des aides sociales]. Il ne songeait pas à sa vaisselle. Ni aux 93 milliards de bénéfices du Cac 40. Ni aux 47 milliards de dividendes versés aux actionnaires", avait-il alors taclé.