Marine Le Pen mise en cause dans une affaire révélée samedi 16 avril par Médiapart. Marine Le Pen et ses proches sont visés par des accusations de détournement d'argent public, la somme s'élève à 600.000 euros, durant leur mandat d'eurodéputé. L'Office antifraude de l'Union européenne, surnommé Olaf, met en cause directement quatre eurodéputés issus du Rassemblement national Jean-Marie Le Pen, Louis Aliot, Bruno Gollnisch et Marine Le Pen.
Selon ce rapport, Marine Le Pen aurait détourné entre 2004 et 2017 près de 140.000 euros pour financer des prestations et des fournitures pour de grands événements du parti, comme le Congrès du Front national en 2014 ou l'Université d'été de 2015.
"Une tentative de l'Union européenne de s'ingérer dans la campagne"
Ces faits ont été contestés par maître Rodolphe Bossue, avocat de Marine Le Pen : "Il semble que cette plainte date de 2016. Nous sommes donc en 2022. Je n'ai pas accès à ce rapport. Ma cliente n'a pas eu accès à ce rapport. Ma cliente n'a pas eu droit aux éléments qui ont fondé les questions que lui a posées l'Olaf par courrier. C'est totalement surréaliste d'accuser quelqu'un sans avancer la moindre procédure contradictoire."
Les soutiens de la candidate Rassemblement national dénoncent de leur côté le timing de ces révélations. Jordan Bardella, le président du Rassemblement national, évoquait l'affaire en ces termes le dimanche 17 avril sur Europe 1 : "Vous voyez, les Français ne seront pas dupes des tentatives de l'Union européenne et des institutions européennes pour s'ingérer dans la campagne présidentielle. L'ouverture d'une enquête, à quatre jours du second tour, alors que Marine Le Pen est donnée en capacité de l'emporter face à Emmanuel Macron ne laissera personne de marbre"
Le rapport a été remis à la justice française il y a un mois. De son côté, l'Olaf demande le remboursement total des frais par les quatre eurodéputés, qualifiant "leur acte de faute grave ayant mis en péril la réputation de l'institution".