Deux sénateurs PS, Gisèle Jourda (Aude) et Dominique Bailly (Nord), inquiets de la montée de l'abstention aux élections, ont déposé mardi des amendements au projet de loi Égalité et Citoyenneté destinés à rendre le vote obligatoire. Cette mesure entrerait en vigueur à partir du 1er janvier 2018, soit après 2017 qui verra l'élection présidentielle et les législatives.
Du rappel à la loi au stage de citoyenneté. "Lorsque l'on est citoyen français, on a des droits, mais aussi des devoirs, et le plus fondamental de ces devoirs c'est celui de voter", a déclaré Gisèle Jourda. Ce droit de vote, "nous les femmes nous sommes d'autant plus concernées que nous sommes parmi les dernières en Europe à l'avoir obtenu", ajoute-t-elle. Les deux élus prévoient que les électeurs qui ne votent pas communiquent les motifs de leur abstention auprès d'un tribunal administratif. Si ces motifs ne sont pas admis, ils ont deux rappels à la loi. La troisième absence non justifiée est sanctionnée par un stage de citoyenneté. "Une seule sanction financière n'a aucun intérêt", souligne Dominique Bailly.
En faveur d'une réhabilitation du vote blanc. Parallèlement, Gisèle Jourda et Dominique Bailly souhaitent réhabiliter le vote blanc, une manière selon eux pour les électeurs "d'exprimer leur mécontentement par rapport à l'offre électorale". "Il ne s'agit que d'une première étape", précisent-ils. Pour que le vote blanc soit considéré comme un suffrage exprimé, il faut en effet une révision de la Constitution qu'ils appellent de leurs vœux. "Il ne s'agit pas d'une manœuvre électorale puisque tous les partis sont concernés par l'abstention", a ajouté Dominique Bailly. "Le projet de loi Égalité et Citoyen nous semble pertinent pour mettre la question du vote obligatoire au cœur d'une réflexion institutionnelle".
Adopté par l'Assemblée nationale en première lecture par une large majorité à gauche, ce texte sera examiné par le Sénat où la droite est majoritaire à partir du 4 octobre. Il fera ensuite l'objet d'une commission mixte paritaire chargée de trouver une version commune entre les deux chambres. En cas d'échec, c'est l'Assemblée nationale qui aura le dernier mot.