"Il sera candidat à l’élection présidentielle de 2017. C’est sûr. Il sera candidat parce que la France en a besoin", a déclaré mercredi Didier Guillaume, président du groupe socialiste au Sénat, à propos du président de la République au micro de Jean-Pierre Elkabbach. "Il sera candidat parce qu’après avoir affronté le terrorisme et les grandes crises, il aura besoin de donner son idée de la France."
Vers un second mandat ? "Je pense que non seulement il le peut, mais il le doit", ajoute le sénateur de la Drôme, pour qui "il faut quelqu’un qui tienne la barque". Pourtant, une éventuelle candidature du président de la République semble bien mal engagée alors que toutes les enquêtes d'opinions le donnent perdant, quels que soient les autre candidats à la présidentielle. Selon un sondage Ifop, publié le 4 septembre par Le Journal du Dimanche, 85 % des Français ne souhaitent pas que François Hollande brigue un second mandat.
Le choix des Français. "Nous savons que nous partons de bas, aujourd’hui les Français ne souhaitent pas voir François Hollande et Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle, tous les sondages le montrent", reconnaît Didier Guillaume. "Et pourtant, si l’un ou l’autre sont candidats, parce que la démocratie aura parlé, parce que les électeurs de droite et de gauche le souhaitent, alors les Français devront faire un choix."
Davantage de pédagogie. "Aujourd’hui nous nous préparons. Ceux qui soutiennent François Hollande se préparent", affirme le sénateur. "Lorsqu’il annoncera officiellement aux Français qu’il sera candidat, alors il suffira d’appuyer sur un bouton et tout sera prêt", ajoute Didier Guillaume pour qui l'heure est aussi venue de défendre le bilan des cinq années passées. "Ce quinquennat a été difficile, nous avons voté des lois difficiles, il y a eu des changements de pied qui ont pu surprendre. Nous avons dû nous adapter à la situation économique", soutient l'élu. "Nous avons fait beaucoup de réformes mais les Français, aujourd’hui, ne voient pas tout ça, à nous de nous battre pour l’expliquer."
Le retour d'Emmanuel Macron. Dans une lettre ouverte, publiée au lendemain de la démission du ministre de l'Economie, le sénateur de la Drôme demandait à Emmanuel Macron de ne pas se présenter à l'élection présidentielle. "Emmanuel Macron, a fait un choix individuel, solitaire, je le regrette. C’est un ministre qui comptait dans le gouvernement, il aurait dû continuer avec nous", déplore le patron des sénateurs PS qui, néanmoins, espère encore un ralliement avant la présidentielle. "Je ne désespère pas que les choses puissent se retrouver au printemps prochain."
À droite, "un concours d'extrémismes". Didier Guillaume a également dénoncé la campagne pour la primaire de la droite, prétexte, selon lui, à une surenchère dangereuse, à "un concours abominable, un concours de populisme, un concours de démagogie, un concours d'extrémisme", visant particulièrement l'ex-chef de l'Etat. Nicolas Sarkozy, au nom d’un principe de précaution, réclame notamment le placement en centre de rétention des fichés "S". "Sarkozy et Bush, même combat. Bush a créé Guantanamo et il a enfanté Daech", a estimé Didier Guillaume. "La lepénisation des esprits se transforme parfois en sarkoïzation des esprits, et je pense qu’il faut faire attention", avertit l’élu.