Le président du groupe PS au Sénat Didier Guillaume s'est dit opposé, mardi soir, à l'exclusion du parti des élus PS qui accorderaient leur parrainage à Emmanuel Macron, même si lui-même parrainera le vainqueur de la primaire à gauche Benoît Hamon.
"Je n'aime pas exclure". "Aujourd'hui, à force d'exclusion avant que les choses se passent, je pense que ça n'est pas une bonne chose. Attendons de voir comment les choses évoluent", a déclaré l'ancien directeur de campagne de Manuel Valls. Le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis a confirmé mardi matin sur BFMTV, après l'avoir dit devant le bureau national du PS la semaine dernière, que les élus qui parraineraient Emmanuel Macron seraient exclus. "Je n'aime pas exclure (...) virer les gens", a dit Didier Guillaume, qui a reconnu être "entièrement d'accord avec Emmanuel Macron" sur nombre de sujets, même si son "ni droite ni gauche (...) n'est pas (sa) conception de la vie politique", et qu'il s'interroge sur sa volonté de "supprimer (...) tout ou partie" de l'Impôt sur la fortune.
Soutien à Hamon... Didier Guillaume accordera pour sa part son parrainage à Benoît Hamon. "Moi je respecte la primaire. Je suis un ancien sportif. On gagne un match ou on le perd. Mais il n'y a pas de réclamation après. Benoît Hamon a gagné la primaire, c'est notre candidat, donc je soutiens Benoît Hamon", a-t-il affirmé. Se disant "d'accord avec Benoît Hamon" sur la majorité de son projet, "parce que nous sommes socialistes", il n'a pas cherché à masquer ses désaccords avec le député "frondeur". "Je dois dire très tranquillement, très objectivement, que moi je n'ai jamais été frondeur, et que je n'ai pas apprécié les frondeurs dans ce quinquennat", a-t-il affirmé.
... Malgré plusieurs divergences. Revenant sur le revenu universel d'existence proposé par Benoît Hamon, très critiqué par Manuel Valls, Didier Guillaume a estimé que "le revenu universel donné à tout le monde sans condition de ressources (...) c'est un leurre". Mais "Benoît Hamon a avancé sur le sujet, il a dit que dans un premier temps il allait travailler sur un revenu notamment pour les étudiants (...) moi ça me va très bien", a-t-il expliqué. Benoît Guillaume a aussi affirmé qu'il ne ferait "pas campagne en disant : 'on va abroger la loi El Khomri', d'ailleurs elle ne sera pas abrogée". C'est pourtant l'une des promesses de Benoît Hamon.
"L'union de la gauche de 81 c'est fini". Il a aussi exprimé des réserves par rapport au souhait de Benoît Hamon de construire une majorité de gouvernement avec EELV et Jean-Luc Mélenchon. "On ne peut pas être sans cesse opposés les uns aux autres et dire : 'on se rassemble pour garder des postes'. L'union de la gauche de 81 c'est fini, la gauche plurielle de 97 c'est fini, aujourd'hui il faut créer une gauche qui se rassemble sur des idées, il peut y avoir des électeurs communistes, des électeurs écologistes", a-t-il affirmé. Benoît Hamon "doit rassembler et équilibrer son rassemblement" et doit parler "aux 800.000 électeurs qui ont voté pour Manuel Valls au second tour de la primaire", a-t-il estimé.