Près de deux mois après sa nomination à Matignon, Élisabeth Borne a prononcé mercredi son discours de politique générale devant l’Assemblée. Un discours d’une heure et demie qui n’a pas engagé la responsabilité du gouvernement puisqu’il n’a pas été suivi d’un vote de confiance.
La prise de parole d'Élisabeth Borne était très attendue, et la Première ministre a globalement réussi l’exercice. Elle ne s’est pas laissée déstabiliser devant un hémicycle agité. Elle a d’abord appelé à bâtir des compromis avec les oppositions, pour dit-elle "que majorité relative" ne signifie pas "action relative". Cette nouvelle méthode sera expérimentée en premier lieu pour répondre au premier défi du gouvernement, l’urgence du pouvoir d’achat, a expliqué la Première ministre.
Des transformations "radicales" pour lutter contre l'urgence climatique
Élisabeth Borne s’est ensuite attaquée à un sujet beaucoup plus clivant : le dossier ultra sensible de la réforme des retraites . "Oui, nous devrons travailler progressivement un peu plus longtemps", a-t-elle déclaré. Autre sujet brûlant : l’urgence climatique. Elisabeth Borne n’a pas hésité à reprendre à son compte le concept de radicalité. "Nous engagerons des transformations radicales dans les manières de produire, de nous loger, de nous déplacer, de consommer", a affirmé la Première ministre.
"Pas de hausse d'impôts"
Élisabeth Borne a aussi répété son soutien à la filière nucléaire, annonçant au passage sa volonté de nationaliser EDF. Ces promesses ont déjà été formulées par Emmanuel Macron sur les différents dossiers, à l’image de ce slogan martelé par l’ancienne préfète : "Pas de hausse d'impôts ". "Nous devons cesser de croire qu’à chaque défi, la solution est une taxe. Alors, pas de hausses d’impôts", soutien-elle.
Élisabeth Borne a donc pris soins d’envoyer des clins d’œil des deux cotés de l’hémicycle à gauche comme à droite. Car elle aura besoin des oppositions pour mettre en œuvre sa politique, ce qui à ce stade elle loin d’être gagné.