Après le président de la République, c'est au tour du Premier ministre d'avoir son grand oral. Il aura sa majorité, ça ne fait aucun doute : les députés LREM et MoDem voteront massivement la confiance au gouvernement mardi après-midi, après son discours de politique générale. Mais dans les groupes d'opposition, le choix entre vote pour, contre, ou l'abstention est loin d'être clair.
Les Républicains dans le doute. L'incertitude règne jusque chez les Républicains : officiellement, la position est claire, les 100 députés voteront "contre" la confiance. Mais l'un d'eux confie : "le vote reste libre", "certains pourraient plutôt s'abstenir"pour ne pas afficher une hostilité de principe à un Premier ministre issu de leurs rangs.
Pas de consignes chez les "Constructifs". Pas d'unanimité non plus du côté des "Constructifs" : ils veulent laisser sa chance au gouvernement, mais la majeure partie du groupe devrait s'abstenir, seule une poignée votera la confiance emmenée par l'un des co-présidents du groupe, le député LR Franck Riester. "Il n'y aura pas de position commune. L'un des marqueurs de constitution de notre groupe est la liberté de vote. Je respecte celles et ceux qui auraient un point de vue légèrement différent du mien", explique-t-il au micro d'Europe 1.
"Ne pas dramatiser le vote de confiance". Mais le flou encore plus total au Parti socialiste : les 31 élus du groupe ont le choix entre vote contre et abstention, mais ne parviennent pas pour l'instant à une position commune. Beaucoup devraient s'abstenir, mais là aussi certains ont choisis de voter la confiance, à l'image du député de l'Ardèche, ex-vallsiste, Olivier Dussopt. "Je pense que l'on peut être socialiste et voter la confiance. Mais voter la confiance ne lie pas les mains, ça permet ensuite de s'opposer à tout ce qui ne va pas dans le bon sens. Il ne faut pas dramatiser le vote de confiance, c'est un vote parmi d'autres. Peu ont d'ailleurs encore en tête qui a voté quoi il y a cinq ans", soutient-il.
Plus à gauche, enfin, les groupes communiste et insoumis voteront massivement contre. Les huit élus Front National aussi, à l'unanimité.