Franz-Olivier Giesbert, journaliste, écrivain et auteur de "Histoire intime de la Ve République", était l'invité de La Grande interview Europe 1-CNews. Au micro de Laurence Ferrari, il est revenu en détail sur la dissolution de l'Assemblée nationale annoncée par Emmanuel Macron ce dimanche soir. Pour lui, le chef de l'État à "un côté Machiavel de poche".
C'est une défaite lourde de conséquences. Ce dimanche, Valérie Hayer n'est arrivée qu'en deuxième position lors des élections européennes, avec à peine 14,56% des voix. Une déception, quand le principal adversaire, Jordan Bardella, dépasse les 31% . Conséquence : allant qu'il s'adressait à la nation, le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé dissoudre l'Assemblée nationale. Un séisme politique qui rebattra les cartes pour la fin du quinquennat.
Des similitudes avec le cas de Chirac
Le premier tour aura lieu le 30 juin, tandis que les électeurs seront de nouveaux appelés aux urnes le 7 juillet. Invité ce lundi matin sur le plateau de La Grande interview Europe 1-CNews, le journaliste Franz-Olivier Giesbert voit en l'annonce d'Emmanuel Macron, des similitudes avec la dissolution de l'Assemblée nationale par Jacques Chirac en 1997.
"En 1997, Chirac donne un coup de pied dans la fourmilière parce qu'il a une assemblée Balladurienne, qu'il n'aime pas. Et il décide de la dissoudre parce qu'il pense qu'il sait qu'il ne peut pas travailler avec cette assemblée. Et il pense qu'il y a un énorme problème des comptes publics. C'est exactement la situation d'aujourd'hui", explique-t-il au micro de Laurence Ferrari, faisant référence à la dégradation de la note de la dette française par l'agence de notation américaine, Standard & Poor's.
Un pari réussi ?
"Ce pays n'est pas géré. On voit bien ce que c'est Macron : c'est l'immigration sans contrôle, la dette sans contrôle. Et donc, Emmanuel Macron se dit qu'il va reprendre" le contrôle de la situation grâce à la dissolution, poursuit l'écrivain. "Donc, il y a un petit côté Machiavel de poche".
"Tout va aller très vite maintenant. Les listes doivent être déposées d'ici deux jours. En réalité, c'est un peu baclé. Je ne suis pas sûr qu'Emmanuel Macron réussira son pari", conclut Franz-Olivier Giesbert.