Invité de l'entretien de Sonia Mabrouk dans la matinale d'Europe 1, Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué aux Transports, a été amené à réagir au dernier sondage concernant l'élection présidentielle. Pour la première fois, la candidate des Républicains Valérie Pécresse est placée devant l'actuel président de la République Emmanuel Macron. "C'est Valérie Pécresse qui le dit le mieux", s'est amusé le ministre. "Les sondages, ça va ça vient, c'est comme la queue du chien", en référence à une formule utilisée par la candidate lors d'une réunion devant les membres du conseil national LR mi-novembre.
Emmanuel Macron préférerait-il un duel contre Marine Le Pen au second tour de la présidentielle ? "Je ne crois pas qu'un seul instant le président de la République ou nous-mêmes ayons souhaité un duel face à Marine Le Pen", a insisté le ministre. Ce débat "s'est déjà produit, vous avez vu que le débat n'était pas très glorieux", a-t-il sous-entendu en rappelant le débat de l'entre-deux tours de la présidentielle en 2017. "Moi, je préfère des débats politiques qui sont d'une autre nature, d'une autre tenue."
Deux droites "irréconciliables"
S'il "faut regarder ça avec de l'intérêt" pour Jean-Baptiste Djebbari, il faut aussi étudier la situation "avec un peu de détachement, on est quand même toujours loin de la campagne présidentielle". Valérie Pécresse n'est-elle pas la meilleure opposante pour le président sortant ? "Sur le fond, je pense qu'on n'a pas fini de voir la recomposition politique", a précisé le ministre. Sans inquiéter la majorité, cette étude fait dire à Jean-Baptiste Djebbari que le pays "a deux droites fondamentalement irréconciliables" actuellement et que "la droite d'Éric Ciotti finira chez [Éric] Zemmour et [Marine] Le Pen", deux autres candidats à la présidentielle.
"On voit bien qu'y compris autour d'Édouard Philippe il y a une droite classique libérale qui a déjà attiré un certain nombre de talents", a explicité le ministre qui voit à l'opposé "une droite nationale, souverainiste, obsédée par l'immigration, dont Éric Zemmour est un des tenants". Et d'ajouter qu'une "fraction de la droite LR est appelée, en tout cas attirée par les sirènes du zemmourisme, du lepénisme".