Donald Trump et Emmanuel Macron se retrouvent jeudi à Paris pour une séquence diplomatique riche en symboles qui sera l'occasion pour les deux chefs d'État d'insister sur les sujets consensuels après les récents désaccords sur le climat et le commerce. Le président américain et son homologue français auront "un temps d'échange" qui "sera en partie consacré à ce qui en ce moment unit le plus la France et les États-Unis, à savoir la lutte contre le terrorisme et pour la sécurité et la stabilité dans le monde", souligne-t-on à l'Élysée.
Donald Trump atterrit à Orly à 8h30. Air Force One, L'avion du président des Etats-Unis s'est posé aux alentours de 8h30 sur le tarmac de Roissy, perturbant quelque peu le trafic de l'aéroport. Aucun autre avion ne pouvait en effet voler en même temps que le Boeing présidentiel dans le périmètre de Roissy. Accueilli dans le pavillon d'honneur de l'aéroport, Donald Trump et sa délégation vont rapidement prendre la route, encadrés par les véhicules du Swat, la force d'intervention spéciale, bloquant l'A106 et l'A6 pendant quelques minutes. Ils sont attendus vers 9h20, place de la Concorde.
"Concertation étroite". L'entretien entre les deux hommes, prévu à 16h30 et qui sera suivi d'une conférence de presse commune, "n'occultera pas les sujets où nous avons des positions divergentes" mais "nous avons aussi des sujets sur lesquels nous sommes sur la même ligne et qui nécessitent une concertation très étroite et une action commune", ajoute-t-on. Même tonalité à Washington où le conseiller économique de Donald Trump, Gary Cohn, a indiqué que les questions de sécurité et de Défense devraient occuper une large place dans les échanges entre les deux chefs d'État, et a minimisé les désaccords de ces dernières semaines. "Vous savez, Macron et le président ont des visions un peu différentes sur la manière d'atteindre l'objectif final mais au fond je pense que le but final est le même ", a-t-il dit.
Défilé du 14-Juillet. Le centenaire de l'entrée des États-Unis dans la Première guerre mondiale, à l'origine de l'invitation lancée par Emmanuel Macron à son homologue, tombe dans ce contexte à point nommé. Quelque 200 militaires des trois armées américaines défileront vendredi matin dans le cadre du défilé du 14-Juillet aux côtés de leurs homologues français. Six F16 de la patrouille acrobatique de l'US Air force et deux avions de chasse furtifs, les F22 Raptor, participeront pour leur part au défilé aérien.
De puissants alliés sur les théâtres extérieurs. "C'est l'occasion de célébrer cet événement mais c'est aussi l'occasion de marquer un domaine où la relation entre les États-Unis et la France est au beau fixe et de marquer la coopération de Défense et en matière d'opérations militaires", souligne-t-on dans l'entourage d'Emmanuel Macron. Les deux hommes parleront également de la Syrie : "Les Américains sont heureux que nous fassions le boulot au Sahel, et nous que Trump frappe en Syrie. Tout cela doit continuer à rouler. Nous sommes et resteront de puissants alliés", résume un connaisseur du dossier auprès d'Europe 1.
La question du financement de la nouvelle force régionale du G5 Sahel (Mauritanie, Tchad, Mali, Niger et Burkina Faso), lancée le 2 juillet en présence d'Emmanuel Macron à Bamako, devrait notamment être évoquée par Paris. Le financement de cette force est estimé à 423 millions d’euros mais pour l'heure, seule l'Union européenne a déjà promis son aide, d'un montant de 50 millions d'euros. "Nous ne pouvons qu'espérer un accroissement du soutien international et notamment du soutien américain", indique l'Elysée.
Des désaccords persistants. Cette visite de Donald Trump, qui a dû repousser son déplacement en Grande-Bretagne après un froid diplomatique avec le maire de Londres et des manifestations contre sa venue, n'a suscité qu'une poignée de critiques en France, des écologistes et du Front de gauche. "Nous avons l'habitude de bien recevoir les gens qu'on invite", souligne-t-on à l'Elysée. "Nous avons à cœur que ce séjour se passe bien et que le programme soit positif pour les deux parties. Ça ne veut pas dire que les entretiens feront l'impasse sur les sujets de divergence".
Pomme de discorde entre les Etats-Unis et la France, qui a fait de la défense de l'accord de Paris un de ses chevaux de bataille, la question du climat devrait ainsi être abordée. "Emmanuel Macron essaiera de nouveau de convaincre Donald Trump que l'accord de Paris est la meilleure manière de lutter contre le changement climatique", souligne-t-on à l'Elysée. Dans la soirée, les deux dirigeants dîneront en compagnie de leurs épouses au Jules Verne, le restaurant gastronomique du chef étoilé Alain Ducasse, au deuxième étage de la Tour Eiffel. Avec un objectif, côté français : montrer que "Paris est toujours Paris", en référence à des propos tenus par Donald Trump en février, qui citant un "ami", estimait que "Paris n'était plus Paris" depuis les attentats.